Parcours croisés – Vendredi
Chapitre 29
Annie
En arrivant chez Jérémy, j’ai tout de suite reconnu la maison. C’était là que je venais chercher du lait quand je passais des vacances chez mes grands parents. Eux aussi avaient une ferme ressemblant à celle-là, dont ma mère avait hérité, puis moi au décès de ma mère. Je l’ai vendue, ferme et champs, quand ma mère est morte ; trop de travaux, trop d’espace. Je me souviens que mon grand-père était malheureux quand il imaginait ce qui a fini par se produire : le démantèlement de toutes les propriétés patiemment accumulées, fruit de toute une vie de travail acharné. Je l’ai entendu, un jour où il parlait avec ma mère, dire qu’il considérait comme une malédiction familiale qu’il n’ait eu qu’une fille, que ma mère elle-même n’ait eu que moi comme enfant unique. Ma mère avait ruiné tous ses espoirs de succession en quittant ses parents très jeune pour suivre mon père … un père que je n’ai jamais connu ; il l’a abandonnée quand elle est tombée enceinte ; sujet tabou dans la famille … et ne s’est jamais mariée. Il n’y a jamais eu d’homme à la maison.
Comme l’avait pressenti mon grand-père, la ferme est morte avec lui. Ma mère s’était installée dans la maison que j’occupe aujourd’hui, et avait commencé les tractations de vente avant de mourir, peu de temps après mon grand-père. J’ai gardé les maisons du village, dont j’ai confié le lotissement à une agence qui s’occupe de tout, me reversant les loyers, et vendu les terres et la ferme. Quand j’ai dit à Martina que je souhaitais trouver du travail, c’est plus par besoin de changer ma vie, de sortir de mon isolement des années écoulées, que par besoin. Je n’ai pas besoin de travailler en fait. Entre les loyers et les revenus de la vente, j’ai très largement de quoi vivre. Depuis cet héritage, je mets au pot commun du ménage l’équivalent du salaire de Marc, et c’est moi qui ai entièrement financé tous les travaux de notre maison … prudence paysanne ? Sans doute … Les rares fois où, à force de questions, ma mère m’a parlé de mon père, elle concluait par « les hommes s’en vont » … et elle retournait à son silence.
J’ai reconnu le porche d’entrée, le bâtiment de gauche, pas encore rénové : c’est là qu’était l’étable. A la place de la piscine, je revois la grande cour gravillonnée, les tracteurs … ça a tellement changé … je n’en ai rien dit à Jérémy ; une autre fois, plus tard …
Dans la piscine, j’ai poussé Véro vers Jérémy ; un peu honteuse de m’être exhibée sur la terrasse dans l’après-midi, et surtout fatiguée … pas envie … enfin, peut-être … mais pas comme ça. Il me plaît, c’est certain, mais c’est trop de choses en même temps ; Martina, Alain … et puis Marco … je ne m’y attendais pas du tout, je n’ai rien vu venir … c’est dire à quel point je ne fais plus attention à lui depuis … depuis longtemps. Il a fallu tout ça pour que je me rende compte du désert de ma vie.
Je n’ai pas eu le temps d’y réfléchir, tout va si vite depuis trois jours, mais je sais que ma décision est prise. Je ne veux pas continuer. Je ne veux plus de lui. Depuis des années je ne veux plus de lui. Quant à ce que je veux, maintenant … il me faut du temps …
Je ne me souviens que vaguement de la fin de la soirée, d’Alain me portant dans l’escalier. Je me suis réveillée la première. Martina dormait à plat ventre à côté de moi, Alain ronflait doucement dans un petit lit en face du nôtre. Je suis descendue dans la cuisine et en fouillant dans les placards, j’ai préparé une grande cafetière, beurré quelques tranches de pain de mie que j’ai tartinées de confiture. Je finissais de déjeuner quand Martina est descendue à son tour et m’a volé la tartine qui restait en m’embrassant :
– Le trou noir … j’ai dormi comme une masse, me souviens même pas de m’être couchée …
– Moi non plus, juste qu’Alain m’a portée là-haut. Je crois qu’on avait vraiment besoin d’une bonne nuit de sommeil !
Martina me regardait, le front barré d’une ride d’inquiétude :
– Ton mari rentre aujourd’hui …
– Oui … s’il faut il est déjà en train de me chercher, quelle heure il est ?
– 9h30 … Tu veux que je te ramène ?
– Non ! J’ai le temps, t’inquiète pas … moi je ne m’inquiète pas ! je sais ce que je vais faire … mais je sais pas encore comment …
– … et … tu vas faire quoi ?
– Je vais lui dire d’aller vivre ailleurs !
– Ah ! … tu ne veux pas réfléchir un peu ? … C’est … peut-être un peu rapide, non ?
– C’est sûr, il faut que je réfléchisse : à comment je le lui dis, et si c’est moi qui fait ses valises ou si je le laisse faire tout seul. Je m’en fous un peu, remarque, mais il est assez bordélique, et je n’aime pas ça !
– T’es une drôle de fille, toi, quand même …
– Ça c’est sûr ! J’ai décidé y’a déjà … cinq ans ? Huit ans ? Que je voulais plus de lui, et j’attends de savoir qu’il me trompe pour lui dire ! Ouais, ch’uis une drôle de fille !
Je riais. De dire tout haut ce à quoi je pensais depuis hier. De la mine à la fois ébahie et inquiète de Martina :
– Mais … t’as de quoi vivre ?
– Mais oui ! Plusieurs vies, même, c’est pas un problème, t’inquiète pas !
Je me suis levée en dénouant mon paréo, et en tenant son visage à deux mains j’ai embrassé ses lèvres et léché la larme de confiture au coin de sa bouche :
– Je vais nager ! Ça m’aidera à décider si je fais ses valises ou si je le laisse se débrouiller ! Tu sais que t’as un goût d’abricot, toi ?
J’ai plongé et commencé à enchaîner les longueurs. Martina m’a suivie avec sa tasse au bord de la piscine ; elle a fait un petit signe de la main vers l’étage quand Véro a écarté les volets.
– Elle veut battre un record ?
– Non, elle réfléchit !
J’ai fini par sortir de l’eau, détendue. Véro avait des cernes noirs sous les yeux, la mine de quelqu’un qui n’a pas fermé l’œil de la nuit. Je l’ai embrassée avant de me sécher en passant mon pouce sur un cerne :
– Inutile de me dire ! C’était vachement bien !
– Martina dit que tu réfléchissais … tu fais comment chez toi ? Dans ta baignoire ?
– Je crois que c’est ça mon problème ! Il me faut une piscine !
– C’est à ça que tu réfléchissais !
– Non !
– Et alors ?
– Alors … ses chemises seront froissées !
Je me suis enveloppée dans mon paréo sans m’essuyer et j’ai pris la tasse de café que me tendais
Martina. Véro s’est tournée vers elle :
– Tu comprends de quoi elle parle, toi ?
– Oui …
– Tu décodes ?
– Elle ne touchera pas aux valises !
Véro regardait Martina, me regardait, semblant hésiter, entre se fâcher et rigoler :
– Z’êtes pas drôle !
J’ai fait un clin d’œil à Martina en lui faisant signe « non » de la tête, et j’ai demandé :
– Les garçons dorment encore ?
– Alain ronflait un peu quand je suis descendue.
– Pareil … Jérémy aussi !
– Je crois que je vais me baigner aussi, ça vaut une douche, non ? Tu montes réveiller Alain, Annie ? … qu’on te ramène avant midi, quand même …
– Je le réveille comment ?
– Un café et un câlin … qu’est-ce que t’en penses ?
Martina me souriait d’un air coquin. J’ai servi une tasse de café en regardant Martina enlever son paréo et partir vers la piscine :
– Prends ton temps, Tina, fais des longueurs …
– Toi aussi, prends ton temps !
Elle a plongé et je suis montée réveiller Alain.
J’ai croisé Jérémy sur le palier qui entrait dans la salle de bain … j’ai dû redescendre chercher un autre café pour Alain. Lui dormait encore, étendu de tout son long dans le petit lit, les pieds dans le vide. L’odeur du café, le bruit de la petite cuillère, il a ouvert un œil en s’étirant, s’est assis adossé au mur en me prenant la tasse d’une main et fourrageant sa tignasse blonde de l’autre. Je me suis assise en tailleur au pied du lit, attendant qu’il ait bu sa première gorgée. Je suis un peu pareille. Pas de discussion avant le café … ça m’énerve.
– Fait beau ?
– Oui.
– Tina ?
– Elle nage.
– Toi ?
– Ça va.
– T’ouvre un peu ?
Je suis allée ouvrir les volet ; j’ai regardé Martina nager : 20 mètres de brasse, 20 mètres sous l’eau au retour … trois fois de suite … pour quelqu’un qui dit ne pas aimer le sport … sacré souffle !
– Elle nage bien …
Alain m’avait rejointe à la fenêtre. Il me tenait par la taille d’un bras et faisait signe à Martina qui lui a répondu. Il était nu et … visiblement en forme. Il a ri en suivant mon regard :
– Fait pas attention … fais comme si t’avais rien vu …
– T’es sûr ?
J’ai pris son sexe dans une main en caressant ses fesses de l’autre :
– Ch’uis plus sûr de rien …
Il est retourné vers le lit, m’entraînant de la main. Il m’a fait asseoir entre ses jambes, adossées à son torse, et a refermé ses bras sur moi, le nez dans mes cheveux.
– Ton mari rentre ce matin … ça va aller ?
– Ça va aller …
– Bon … tu as une idée de la suite ?
– Oui, je sais ce que je veux … je sais depuis longtemps … maintenant je me bouge …
– T’as peur ?
– Non …
Je ne sais pas à quel moment je me suis mise à pleurer. Il me tenait dans ses bras et me berçait tendrement, fredonnant doucement. Je pleurais et je fermais les yeux … et puis Martina était là, à genoux au-dessus de moi et nous serrant dans ses bras, me faisant des bisous sur les yeux …
– Je suis conne, je sais même pas pourquoi je pleure …
– Moi je pleure quand je suis bien …
– Moi je ne pleure jamais …
– Menteur … le premier jour, je t’ai vu pleurer …
– … c’est vrai …
– … pour moi aussi, c’est un premier jour … et je suis bien aussi … ça doit être pour ça …
Martina a dénoué son paréo pour essuyer mes larmes :
– Qu’est-ce qu’ils sont beaux …
– Quoi ?
– Tes seins …
J’ai pris ses seins dans mes mains, glissant mes doigts dessous pour les soulever, jouer de leur masse, les presser l’un contre l’autre, regardant l’aréole brune devenir grenue, les tétons s’érigeant un peu.
– Je suis d’accord … elle a de beaux seins … si je n’avais pas deviné ça, je lui aurais même pas dit bonjour le premier jour …
– Moi c’est ton cul … tu ne trouves pas qu’il a un beau cul ?
– Je ne sais pas, je n’ai pas joué avec … je pourrais jouer avec ?
– On jouera avec tous les deux ensembles … d’accord ?
– D’acc. Je fournis les outils …
– J’allais te le demander …
– Alain ?
– Oui Annie ?
– Tu veux bien qu’on joue avec ton cul ?
Il a poussé un long soupir, feignant désespoir et résignation :
– Vous me demandez vraiment mon avis ?
30
Parcours croisés – Vendredi
Chapitre 30
Alain
Enfin une nuit calme. Les filles se sont endormies hier soir sur le canapé et j’avais moi aussi sommeil. Je les ai couchées toutes les deux dans le grand lit sans les réveiller et je me suis installé sur le petit lit : trop court pour moi, mais au moins j’ai dormi …
Martina m’a embrassé ce matin avant de descendre, et plus tard Annie m’a monté un café. Je ne savais pas trop comment lui dire mon inquiétude, et j’ai finalement réussi à lui en parler … un peu … mais comment l’aider … je suis maladroit et on ne se connaît pas suffisamment pout aborder franchement un tel sujet. Martina y arrive et me raconte ; je suis toujours étonné de la facilité avec laquelle les femmes se livrent, se parlent de choses intimes aussi naturellement. Et puis les problèmes de couple … j’ai eu tellement de mal à gérer les miens … Je l’ai prise dans mes bras et je l’ai bercée, ne sachant quelle aide lui apporter.
Martina, quand elle nous a rejoints, a réussi à détendre l’atmosphère, et bien sûr, c’est moi qui en ai fait les frais ; j’espère de tout mon cœur que tout va bien aller pour elle et que nous resterons aussi bons amis que je peux le pressentir et que je le souhaite, mais avec deux furies comme Martina et elle et la complicité qui existe déjà entre elles … je n’ai pas fini d’en baver … enfin … en baver … ce n’est pas vraiment ça ! Je dois même reconnaître que cette complicité m’est très agréable … et j’en profite ! Bercer dans mes bras une jeune femme que je connais depuis trois jours à peine, nu sur mon lit, après avoir fait l’amour avec elle sous l’œil de ma compagne, et qu’elle nous rejoigne en trouvant ça tout naturel, c’est quand même pas banal ! Elle est même capable d’avoir envoyé elle-même Annie pour me tirer du lit !
Jérémy m’a servi un café :
– T’as bien dormi ?
– Ouais … enfin une nuit calme … j’en rêvais ! Et toi ?
– Euhhh … la nuit a été courte … rigole pas ! Elle avait du temps à rattraper, on dirait !
– T’as assuré ?
– Comme une bête ! Tu me connais !
– Et toi aussi t’avais du temps à rattraper, non ?
– Mmm …
– Elle est partie avec les filles ?
– Non, elle barbote dans la piscine ! … Tu la connais bien, si j’ai bien compris ?
– Je la connaissais … les années fac, c’est loin ! Martina la connaît sûrement mieux aujourd’hui … mais je ne crois pas qu’elle ait beaucoup changé …
– Ouais, tu m’as dit pour Martina et elle … amours féminines …
– Elle te plaît ?
– … elle est sympa, mignonne … et j’ai passé une belle nuit … mais …
– Ok, Jérem, j’ai compris … je verrais de son côté …
– Je ne regrette pas, elle est super … mais bon … tu me connais … pas d’attaches ! Et en même temps je n’ai pas envie de la fâcher … et Annie ? Il se passe quoi au juste ? Des emmerdes ?
On s’est installés sur les transats et je lui ai raconté. Véro est sortie de l’eau, a embrassé Jérémy sur la bouche et est venue s’allonger sur moi de tout son long :
– On s’est pas encore retrouvés, tous les deux, t’es en forme ?
J’ai jeté un coup d’œil à Jérémy et lui ai fait un clin d’œil ; il avait l’air rassuré … et amusé de voir les fesses de Véro s’agiter au-dessus de moi … intéressé aussi …
– Je vais vous dire un secret … ça faisait plus de six mois que je n’avais pas fait l’amour avec un garçon … et j’ai faim ! … j’avais oublié comme c’est bon !
Toujours allongée sur moi, son bassin agité d’un mouvement tournant, elle a tendu la main vers Jérémy, griffant ses pectoraux :
– Faites-moi l’amour … j’ai envie de vous deux … maintenant … vous deux pour moi toute seule …
Sans hésiter une seconde, Jérémy l’a soulevée dans ses bras et a pris la direction de l’étage, me faisant signe de les suivre :
– Ce que femme veut … il ne sera pas dit que je ne sais pas recevoir … Bouge-toi Alain, la dame a faim !
Véro protestait riant en en donnant de petits coups de poings à Jérémy. Arrivé dans la chambre, Jérémy a déposé Véro au pied du lit. Il s’est assis d’un côté, je me suis assis de l’autre. A vrai dire, cette forme de trio n’était nouvelle pour aucun de nous. Véro et moi nous étions déjà trouvés dans cette situation pendant nos années de fac, et à quelques occasions au début de notre affectation au lycée, il m’était arrivé de partager une conquête avec Jérémy. Sans nous concerter, lui et moi avions dragué la même prof de français nouvellement nommée, et elle n’arrivait pas à choisir … le brun ou le blond … un soir au sortir d’un conseil de classe, en la voyant hésiter, on l’avait entraînée, chacun la tenant par un bras, dans l’appartement que j’occupais proche du lycée. Au début un peu effarée par notre présence à tous les deux, d’être embrassée par les deux à tour de rôle, elle avait fini par s’apercevoir de notre complicité et de notre connivence, et avait pleinement apprécié dès ce premier soir d’être entre nos bras.
Véro ignorait tout de cette complicité existant entre nous, et finalement, bien qu’étant à l’origine de la situation, c’est elle qui semblait la plus embarrassée de nous trois. Elle était toujours nue, comme au sortir de la piscine, quelques gouttes d’eau coulaient de ses cheveux entre ses seins ; ses deux mains croisées sur ses genoux, elle nous regardait tour à tour :
– … euh … je ne voulais pas vous gêner … j’ai dit ça, mais … c’était une connerie …
Jérémy s’est penché en avant pour me regarder :
– Bon ! Comme d’hab ?
– C’est parti !
On s’est levé tous les deux en baissant, moi mon bermuda, lui son pantalon de toile. Jérémy s’est agenouillé sur le lit dans son dos, genoux autour de ses hanches, pendant que je commençais à l’embrasser sur les cuisses en écartant ses mains :
– Eh ! Ça veut dire quoi, « comme d’hab » ? … vous êtes deux beaux salopards, tous les deux !
Elle riait, les mains dans mes cheveux accompagnant la remontée de ma bouche et de mes baisers de ses cuisses vers son ventre. Jérémy avait pris un sein dans une main et penchait le visage de Véro vers lui de l’autre main pour l’embrasser. Il l’a allongée en l’embrassant. Ses jambes remontées sur mes épaules, bouche nichée au creux de son ventre rasé par les soins de Martina, je l’embrassais aussi. En levant les yeux, je voyais la main de Véro glisser de la cuisse vers le sexe assoupi de Jérémy, se glisser entre ses jambes pour caresser ses fesses et l’attirer vers elle.
Jérémy roulait ses tétons entre ses doigts :
– Alors ma belle ! T’as dit ça sans le vouloir vraiment ? Tu croyais quoi ? Qu’on allait se dégonfler ? Tu nous connais mal … tu n’es pas la première qu’on se partage, tous les deux …
– Oh si ! Je le veux … viens …
Main sous ses fesses elle l’attirait sur elle. Il l’a enjambé, enserrant son torse de ses cuisses. Je ne voyais plus que la main de Véro caressant les fesses de Jérémy, devinant qu’elle l’avait pris dans sa bouche pour réveiller ses ardeurs.
Je goûtais déjà le jus de son excitation, ma langue plongeant entre ses lèvres distendues de mes deux mains, entre ses fesses sur la rondelle brune que je sentais se crisper et de se détendre. Son ventre ondulait sous ma bouche, montait au devant de ma langue ; la plante des pieds appuyée sur mes épaules, elle me donnait le rythme, se cambrant et décollant du lit quand je descendais entre ses fesses. En levant les yeux, j’ai vu son bras donner le même rythme en attirant Jérémy dans sa bouche de la main ouverte sur ses fesses.
J’ai arrêté de la caresser de ma bouche, attentif au spectacle qu’elle offrait à mes yeux, plante des pieds reposant sur mes épaules ; petits plis marqués entre ses cuisses et ses fesses, plis de l’aine vers les lèvres gonflées, petites lèvres roses se fermant sur son petit bouton de chair à demi caché, le protégeant, enveloppant la colonne protubérante se noyant dans le pubis totalement rasé, petite lèvres plus brunes vers le bas de son sexe, plus distendues, comme fripées, urètre palpitant , caché puis dévoilé par les petites contractions et l’entrée du vagin, libérant un liquide épais et blanchâtre, presque aussi consistant que du sperme, s’accumulant au bas de son sexe par petites saccades et débordant en coulant entre ses fesses, vers les chairs plus brunes, crispées, où je posais mon index et mon majeur, trempés à son vagin avant de les pousser, plus fort plus loin, forçant l’anneau fermé de l’anus, massant et étirant à deux doigts, de deux phalanges repliées au-delà de l’anneau, fouillant, cherchant au travers de la fine paroi le contact des doigts glissant dans son vagin. Elle se tordait sous mes doigts, soulevant ses fesses du drap en s’appuyant contre moi ; je sentais les tremblements des muscles de ses cuisses sous mes baisers. J’ai retiré les doigts de son vagin, joignant l’index aux deux doigts entre ses fesses et j’ai repris son clito entre mes lèvres, l’aspirant à la cadence qui s’accélérait des contractions de son ventre. Je l’ai d’abord sentie jouir aux contractions de son anus sur mes doigts qui la forçaient et puis ses cuisses sont venues claquer sur mes joues, m’emprisonnant, et ses jambes qui tentaient de me repousser. J’ai calmé mon baiser quelques secondes et dès que j’ai senti ses cuisses plus souples sur mes joues, j’ai repris le massage de ma langue sur son bouton de chair palpitant, accompagnant son ventre qui remontait vers moi, se plaquait à ma bouche, langue dure et rapide tournant sur la petite colonne tendue, comme un minuscule pénis caché sous la peau tout en haut de sa fente. J’ai assoupli et ralenti ma caresse quand de nouvelles contractions saccadées ont secouées son sexe.
Quand ses cuisses m’ont libérées et que je me suis relevé, Jérémy était assis à côté d’elle et caressait ses joues, pommettes brûlantes, ses yeux humides. Ses narines palpitaient encore et elle se mordait la lèvre inférieure en un petit sourire tendu. Elle m’a tendu une main et je l’ai attirée à moi. Elle s’est laissée glisser du lit, assise jambes ouvertes sur mes genoux et m’a embrassé à pleine bouche, se serrant à moi des deux mains derrière ma nuque, écrasant ses seins sur mon torse. Je sentais son cœur battre très fort dans sa poitrine, pas encore calmé après la violence de ses orgasmes successifs.
Elle a senti mon sexe dur contre son ventre, et a glissé une main en s’écartant un peu, sans lâcher ma bouche, continuant d’un baiser moins dur, lèvre et langue plus souple, plus doux à mesure que les battements de son cœur se calmaient.
Jérémy nous a rejoint au pied du lit et s’adressant à moi :
– T’aurais pu me prévenir que tu lui faisais cet effet-là ! si je m’étais pas échappé elle me mordait au sang !
– C’est une sauvage ! Une gourmande et une sauvage !
Véro avait les joues très rouges et le souffle encore court. Elle a penché la tête, jetant un bras derrière elle pour attirer le visage de Jérémy et l’embrasser à son tour :
– Oh oui, je suis gourmande, j’en ai pas fini avec vous deux ! Laissez-moi juste deux minutes …
On s’est levés et couchés sur le lit, l’encadrant, et nous serrant contre elle. Allongée sur le dos, elle a entamé une lente masturbation, un sexe dans chaque main, yeux fermés, ses jambes ouvertes reposant sur nos jambes, laissant le passage à nos mains sur elle, sur ses seins, son ventre, sa fente encore gonflée et ouverte, trempée des orgasmes dont ma bouche, et la sienne après son baiser, étaient barbouillées.
Elle s’est assise, sans nous lâcher, sans interrompre sa caresse, regardant tour à tour nos deux sexes, s’appliquant à un rythme lent et long, doigts tantôt légers tantôt serrés, parfois douce et parfois ongles agressifs.
Elle m’a enjambé, me tournant le dos, assise sur mon sexe, les pieds à hauteur de mes genoux ; appuyée d’une main en arrière elle s’est cambrée. Redressant mon sexe de l’autre main entre ses jambes, elle l’a frotté dans sa fente et l’a poussé entre ses fesses, s’abaissant pour appuyer le gland contre son anus ; je la soutenais à deux mains sous ses reins et elle a rejeté son deuxième bras en arrière, arquée en appui ses pieds et ses mains ; creusant plus les reins elle s’est appuyée plus fort sur mon sexe, poussant un petit cri quand mon gland a passé l’anneau, et respirant à petit coup comme on l’apprend aux femmes qui vont accoucher, elle descendait plus profond en bloquant sa respiration ; mes mains avaient glissées de ses reins à ses fesses, les deux globes maintenus très écartés, à pleins doigts ; elle s’est arrêtée, empalée à la moitié de la longueur de mon sexe, comme incapable de l’absorber plus profondément, mon sexe que je sentais au plus dur et gonflé qu’il puisse être. Jérémy s’est glissé entre ses jambes et j’ai ressenti une pression supplémentaire quand il l’a pénétrée à son tour. Soutenue par mes mains sous ses fesses, elle a passé ses jambes, doucement, l’une après l’autre, dans le dos de Jérémy. J’ai relâché le soutien de mes mains et Jérémy a commencé un lent mouvement de rein. A chaque coup de rein, Véro s’empalait plus profondément sur moi, geignant de plus en plus fort en secouant la tête de droite à gauche. J’ai commencé aussi à donner de petits coups de reins, soulevant mon bassin au devant d’elle, la pénétrant plus profondément chaque fois ; arque boutée sur ses bras et suspendue de ses jambes dans le dos de Jérémy, elle essayait de m’échapper et de m’empêcher de la pénétrer plus loin, et chaque fois je soulevais plus haut mes reins, m’enfonçant plus profond en elle, distendant ses sphincters, provoquant des plaintes de plus en plus fortes et enfin d’un dernier coup de rein plus violent, mon pubis vînt buter sur ses fesses écartées de mes doigts plantés dans la chair. Me sentant plongé en elle au plus profond elle est redescendue avec moi, restant engagée sur toute la longueur de mon sexe. Elle et moi ne bougions plus et Jérémy a accéléré le rythme, la pilonnant plus largement et plus fort, la secouant en butant contre son ventre. Sa tête rejetée en arrière, elle haletait de plus en plus vite, et ses hanches commençaient à accompagner le rythme des coups de butoirs dans son ventre. Je l’ai soulevée d’une dizaine de centimètres, m’arrachant à demi à elle et j’ai à mon tour accompagné le rythme ; je me sentais glisser plus librement dans son cul bien ouvert qui ne me résistait plus ; au contraire, elle s’abaissait à ma rencontre à chaque coup de rein. Elle a crié son plaisir, en déchaînant ses coups de reins, cri plein de hargne, dents serrées, montant du fond de la gorge. Je sentais dans mes mains les tremblements violents de son corps tout entier et sur moi les brusques coups de ses reins, les pulsations de jouissance de son sphincter se refermant sur ma verge ; son cri est devenu une longue plainte et ses coups de reins ne faiblissaient pas, parfois désordonnés, mais chacun notre tour, nous parvenions à nous resynchroniser, pour amplifier encore toute les sensations et avoir la plus grande amplitude. Sa plainte a d’abord ponctuée la jouissance de Jérémy, qui s’est immobilisé, planté au plus profond de son sexe ; elle a ondulé des hanches et salué d’une plainte bouche ouverte les longs jets de mon sperme au plus profond d’elle, les accompagnants des resserrements de l’anneau autour de mon sexe. Ses bras ont plié, elle s’est écroulée dos sur mon torse, la tête dans mon cou. J’ai fermé mes bras sur elle, serrant ses seins à pleine main, Jérémy affalé entre ses cuisses, tous les trois essoufflés, couverts de transpiration. Très vite, elle a pris appui sur ses talons pour s’arracher à moi avec une plainte de douleur et s’est affalée à plat ventre, une main dans son dos se massant l’anus en geignant. Elle s’est redressé sur un coude et m’a montré ses doigts, couverts de traces de sang. Elle s’est glissée dans mes bras et m’a embrassé tendrement ; ses yeux riaient …
Je suis parti à la douche le premier ; Jérémy la câlinait dans ses bras. Jérémy m’a succédé dans la salle de bains, grand sourire aux lèvres en me faisant un clin d’œil :
– Je lui fais couler un bain, après … elle en a besoin …
– Bonne idée … je vais appeler Martina, voir comment ça se passe là-bas …
– Inquiet pour Annie ?
– … un peu …
– Tiens-nous au courant !
13h30, Martina et Annie étaient parties depuis deux heures …
- Stan Riff
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