Les routes avaient été entièrement dégagées, il n’avait pas neigé à nouveau. Je n’avais plus aucune excuse acceptable pour ne pas aller travailler pour ce dernier jour de la semaine. Pauline préférait attendre que le week-end soit passé pour réfléchir, week-end qui allait se passer loin l’un de l’autre. C’était mon tour pour garder les enfants. Elle préférait ne pas être présente, même si ça ne me gênait pas de déjà la leur présenter.
Je suis donc arrivé au travail, la tête encore dans des rêveries. Elle ne m’avait pas laissé partir avant qu’on fasse l’amour. Ca avait été moins bestial que notre première fois, mais tout aussi intense.
- Yvan, lis et signe !
- Heu… Bonjour Nathalie, je t’en prie, entre dans mon bureau sans frapper…
- C’est ton avenant à ton contrat de travail, alors ne joue pas les lourds !
- Que me vaut ta bonne humeur ?
- Mercredi, entretien annuel avec Pauline… Tu te souviens ? Tu aurais pu juste le repousser plus tard dans la journée, mais non, tu l’as carrément annulé ! Tu m’avais promis et résultat, elle n’est pas là aujourd’hui. Tu veux que je t’explique pourquoi ?
- Parce qu’elle est chez moi en ce moment même. Elle tient mieux ses promesses que moi, on dirait.
- … Tu te fous de ma gueule ? …T’es vraiment sérieux ?
- Merci beaucoup Nathalie.
Elle me sourit, puis ses yeux ont commencé à s’embrumer, son sourire s’effaça. Je lui ai demandé
- Ca ne va pas ?
- … Je suis contente pour toi. Mais, je viens de réaliser que ça veut dire que c’est fini pour nous deux…
- Heu, ben oui… Ne me dit pas que t’es jalouse, tout de même. On a toujours dit que c’était purement sexuel entre nous.
- Oui, c’est ce qu’on a toujours dit… C’est con mais je me suis déjà imaginée la vie avec toi. En plus, tes enfants et mon fils s’entendent bien.
- Je t’aime beaucoup, mais pas comme tu le voudrais.
- Je sais… C’est la seule raison pour laquelle je n’ai pas quitté mon mari. Bon, je te laisse. Ca te dirai de manger ensemble ce midi ?
- Oui, ça fait longtemps que je n’ai pas eu de repas avec une véritable amie qui sait faire passer les besoins des autres avant de penser à elle-même.
Puis, mon téléphone sonna, le cœur qui se mit à battre fort en voyant qui appelait. Tout heureux, j’ai décroché
- Coucou, t’es rentrée chez toi ?
- Non, pas encore, je prends mon temps. Mais, j’ai un truc à te demander, il faut absolument que je regarde mes mails, ça ne passe pas sur mon téléphone. Je peux utiliser ton ordinateur ?
- Oui, évidemment… Heu… Il y a un mot de passe.
- J’ai vu. T’as pas de compte invité ?
- Non… Tu promets de ne pas fouiller dessus ?
- Promis. C’est quoi ton mot de passe ?
Chapitre 4

« Mademoiselle,
J’ai bien regardé la vidéo. Il sera facile de déterminer qu’il s’agit de la bibliothèque du lycée. Cependant, je ne peux pas la présenter sans vous. La défense pourrait faire jouer cette preuve contre nous. Il faut que vous veniez témoigner.
Le système vidéo est connecté sur des services externes à l’école. Mais, il n’y a aucune trace d’où il était connecté à ce moment précis.
S’il vous plait, je vous le redemande encore, venez témoigner. Nous y sommes presque. Il ne reste plus que le directeur à faire tomber. Si nous avons la moindre chance de prouver au juge qu’il ment depuis le début, nous aurons gagné une grosse bataille.
Ne lui offrais pas la possibilité de s’en tirer d’affaire. Je vous promets que votre anonymat sera préservé, tout comme cela a été fait avec les autres plaignantes.
Je compte sur vous, la prochaine audience est dans quinze jours, je peux peut-être la repousser d’une semaine. »
Il compte sur moi ? Mais… Si mon père n’y va pas, ça ne sert à rien non plus…
Mon père… Depuis deux ans je ne l’avais pas vu. J’avais cru que c’était à cause du procès qu’il s’était éloigné de moi. Mais, il y avait autre chose que je ne comprenais pas. Se sentait-il toujours coupable ? Charline l’avait-elle éloigné de moi ? Pourtant, elle me parlait plus souvent que mon propre père. Je ne comprenais pas, et lorsque je demandais ce qu’il se passait, j’avais juste en réponse « ne t’inquiète pas, tout va bien ». Je voulais le croire.
J’étais stressée à cause de ce mail, de cette situation. J’avais besoin de me calmer mais avant, je devais effacer l’historique. Il ne fallait pas qu’Yvan puisse savoir d’une façon ou une autre. Pendant que j’effaçais mes traces, je vis les consultations d’Yvan… Banque, mail, sites pornos… Pleins de sites pornos en fait. Rien d’anormal en soit, un homme célibataire. Mais, ça n’améliora pas ma tension du moment… Et s’il était tombé sur une vidéo de moi ? Avait-il déjà vu Deep Blue en action ? Et si c’était le cas, s’il m’avait reconnue mais n’avait pas osé me le dire ou pire, voulait profiter de la situation ?

J’ai regardé… Rien… Rien… Toujours rien. Mais, son historique était limité à quelques jours. Peut-être que… Il fallait que je regarde dans ses fichiers. Peut-être avait-il enregistré sur son ordinateur pour y accéder plus rapidement. Il y avait du contenu, des vidéos de cul, des photos… Mais toujours rien sur Deep Blue.
Ce n’était pas fini pour autant. Qu’y avait-il derrière ce dossier « perso »? Des photos de ses enfants, de sa famille… Et derrière « perso x » ? Il était bloqué par mot de passe. Le même que pour se connecter à son ordinateur ? Oui… C’était le même. Je vis tout de suite un dossier marqué « Pauline ». Mon stress grimpa d’un coup. Je l’ai ouvert, des photos d’une fille. Sur la plupart elle était nue. Mais ce n’était pas moi. Vue la qualité, il s’agissait de vieux scan… Qui était-elle ? La fille dont il m’avait parlé la vieille lorsque nous étions dans le bain ? Une ex ? C’était lui qui l’avait photographié et elle avait posé ?
Un autre dossier, « Elise »… Une autre femme… Parfois nue, pas souvent en fait. Elle, elle ne posait pas, mais se laissait faire. J’avais déjà entendu ce prénom avant. Ca devait certainement être son ex-femme.
Et un dernier dossier « Nathalie ». Elle, je la connaissais. Il n’y avait pas que des photos, mais des vidéos aussi. On était loin du nu artistique. C’était même très pornographique. Même si la majorité du contenu la montrait elle, il y en avait tout de même où je les voyais tous les deux. J’en ai oublié ma recherche. J’ai regardé, je me suis caressée en regardant une vidéo d’Yvan en action avec elle. Oui, ça m’a excitée même si je me suis demandée s’ils allaient continuer ensemble, ce dont je n’avais vraiment pas envie.
Et j’entendis une clé dans la porte d’entrée. Il était presque 13 heures. Yvan ? Il était peut-être rentré pour me voir. J’ai vite tout fermé pendant qu’on tournait la clé. La porte s’ouvrit, une femme et un homme bien plus âgés… Ils furent aussi surpris de me voir que moi de les voir. Je me suis redressée d’un coup, serrant les jambes, cachant ma poitrine avec mes bras.
La femme fit à l’homme « Tu vois, j’avais raison. J’étais certaine qu’il avait une amoureuse », et ils se sont présentés, c’était les parents d’Yvan. Autant son père ne disait pas grand-chose, autant sa mère était une vraie pipelette. Il se passa de bien trop longues minutes avant qu’elle ne se rende compte que la situation était des plus gênantes et que j’aurais bien aimé m’éclipser dans la chambre pour au moins mettre quelque chose sur moi.
Son mari m’apporta enfin une serviette, je pus ainsi aller dans la chambre sans me montrer entièrement nue, mais elle me suivait. Et bien que j’eusse fermé cette porte, elle continuait à me parler, à me poser des millions de questions. Elle voulait tout savoir de moi, de nous… Mais, il n’y avait pas encore de nous en fait. C’était bien trop tôt. Et pendant que j’enfilais mes vêtements, je fus surprise de moi-même. Je m’étais exhibée involontairement devant des inconnus, et je n’avais rien éprouvé d’autre que de la gêne… Pas de stress stupide, pas d’excitation incontrôlable… Non, rien que de la gêne.
- Mais, je ne vous ai même pas demandée comment vous vous appelez.
- Pauline.
- … Pauline ? Tiens, comme sa toute première. Elle était gentille, mais il y avait quelque chose que je n’aimais pas en elle. Alors, quand il nous a présenté Elise, qui était totalement différente, j’ai été rassurée. Elle présentait bien, montrait qu’elle avait un vrai caractère. Mais les choses se sont gâtées après leur premier enfant. Il n’avait plus son mot à dire sur quoi que ce soit. Et elle s’est mise à prendre tout le monde de haut, madame parfaite comme je l’appelais. Elle sera là ce soir. Je pense qu’elle a du mal à tourner la page, contrairement à Yvan qui est bien passé à autre chose.
- Ce soir ?
- Ha ben oui, il n’a pas pu vous prévenir puisque c’est une surprise. Même sa sœur sera là pour fêter ses quarante ans. Pour une fois qu’on peut fêter son anniversaire le jour même et en famille. On a eu peur de devoir tout annuler avec ce qui est tombé il y a deux jours, mais finalement…
Son anniversaire ? Quarante ans ? Une sœur ? Je ne connaissais vraiment rien de lui, même si grâce à sa mère j’en ai bien plus appris en quelques minutes… La dernière fois que j’ai eu quelqu’un de ma famille pour le mien était en fin de terminale, et juste avec mon père. Je ne compte pas lorsque j’étais en garde à vue il y a cinq ans. Mon père était bien là, mais il ne me le fêta pas à part en me donnant une gifle monumentale. Yvan avait beaucoup de chance.
- Mais, j’y pense, vous aviez certainement quelque chose de prévu ce soir. Je suis désolée de gâcher ainsi vos projets.
- Non… Pour être franche, nous ne nous connaissons pas suffisamment encore. Je ne savais même pas que c’était son anniversaire.
- Ho, qu’est-ce qu’il est chiant là-dessus, comme son père à dire que c’est un jour comme un autre. A chaque fois qu’on lui demande ce qu’il veut, il dit qu’il a déjà tout et il n’a besoin de rien. Vous n’aviez vraiment rien de prévu ?
- Je ne devrais déjà plus être là en fait. C’était prévu qu’il passe le week-end avec ses enfants et…
- Ha non ! Il est hors de question que vous nous quittiez. S’il devait choisir entre vous et nous, il est évident qu’il vous choisirait. Alors, mademoiselle, faites-moi le plaisir d’être présente.
- Mais… Je n’ai même pas d’habits pour être présentable.
L’instant d’après, elle ordonna à son mari de me raccompagner chez moi pour que je puisse me changer. Je n’avais aucune envie de lutter. Non, vraiment, je voulais faire partie de cette soirée. Sa mère était peut-être énervante, mais elle était simple et avait un bon fond. Son père, que j’ai pu mieux connaitre durant le trajet aller-retour, était super… D’une vraie gentillesse, galant et attentionné. Il me proposa de s’occuper de mes cheveux, exerçant encore entant que coiffeur, bien qu’il aurait pu prendre sa retraite depuis longtemps.
Je voulais être belle, et sexy pour Yvan. J’espérais l’être, j’ai fait avec les moyens du bord. Mais la coiffure… Je l’adorais. Au niveau tenue vestimentaire, je n’avais pas grand-chose d’autre que des trucs confortables pour les week-ends, tenues de boulot, habits pour aller courir, et de quoi attirer les yeux sur moi pour ces anciennes soirées libertines. J’ai composé avec tout ça… En tout cas, cette robe ample entièrement transparente arrivant à la moitié de mes fesses avec un legging noir un peu fantaisie et un soutien-gorge noir opaque me convenait… J’espérais du fond cœur qu’il ne trouve pas ça trop osé.
Ca a étonné sa famille, mais pas choqué pour autant. Rapidement, ils n’ont plus fait attention. J’ai ainsi fait la connaissance de la sœur d’Yvan, son mari et ses deux filles. Ca m’a fait un drôle d’effet lorsque cette première me pris dans les bras comme si nous étions amies depuis toujours… Mais, j’ai aimé.
J’ai ensuite fait la connaissance des enfants d’Yvan et de son ex-femme, qui m’a regardée de haut. Elle me disait quelque chose avec cet air pincé, comme si je l’avais déjà vue avant… Je n’y ai ensuite plus pensé, sa fille commençait déjà à me parler… Pipelette comme sa grand-mère… J’ai adoré. Elle était mignonne, ils étaient tous mignons, ils étaient une famille avec leurs travers et défauts, mais liés… Je n’avais pas vécu ça depuis si longtemps… Et ils ne me laissèrent pas de côté… J’avais déjà l’impression de faire partie de cette famille, j’avais envie d’en faire partie. J’ai oublié tous mes problèmes durant les heures suivantes.
Chapitre 5
- Alors ? Ca fait combien de temps que vous êtes ensemble ?
- En quoi ça te regarde ?
- En rien, mais je fais attention pour les enfants.
- Arrête de les prendre en excuse ou de les foutre en bouclier tout le temps !
- Elle a l’air de sortir d’un bar à pute ! Et comme par hasard, elle s’appelle Pauline, comme ton ex qui était aussi une sale pétasse !
- Personne ne t’a demandée d’être présente ce soir. Je ne vois pas pourquoi tu es restée !
- Parce que…
- Je te l’ai déjà dit, arrête de prendre les enfants en bouclier.
- Je ne les prends pas en bouclier, mais je fais attention à eux ! Je n’ai pas envie qu’elle leur fasse du mal.
- Ha oui ? Pas comme Alex qui n’arrêtait pas de leur…
- On ne parle pas de moi ! Putain, arrête de te focaliser sur moi !
- C’est bien ça le problème, on n’a jamais parlé de toi et tu as toujours repoussé tes responsabilités sur les autres ! Personne ne se focalise sur toi car t’es sans intérêt.
- Vas te faire foutre sale connard ! Putain, je ne sais même pas ce que je fous encore là.
- Ben, parts !
- Je te préviens, s’ils me racontent le moindre truc avec elle, je te fais retirer la garde !
- Toujours la même rengaine. Dégage maintenant !
J’étais énervé à un point pas possible. J’avais eu l’envie de la frapper. Mais, je ne tenais pas à renouveler ce qui s’était passé il y a 5 ans. Après une énorme engueulade, s’en était venu aux mains. Elise avait commencé à me taper, je lui ai fait comprendre violement que j’étais physiquement plus fort qu’elle. Elle avait appelé la police, ils étaient prêts à nous embarquer tous les deux, mais il fallait au moins qu’un parent reste pour les enfants… J’ai tout fait porter sur mes épaules. J’ai passé une nuit de merde avec un mec qui n’arrêtait pas de gueuler en face de ma cellule tout en se branlant sa petite queue. Et ça, c’était avant d’être transféré en pleine nuit dans un autre commissariat, enfermé avec deux types qui n’arrêtaient pas de discuter de deal… Et je ne parle pas des prises d’empreintes, d’ADN, photos…
Elise était enfin partie, je regardais Pauline en train de rire avec ma fille sur ses genoux qui lui expliquait comment jouer aux petits chevaux, se battant contre mon fils et leurs deux cousines qui n’avaient aucune pitié. Ma colère s’est évanouie instantanément. Et je dois avouer que cette soirée surprise sans Pauline aurait eu un goût amer.
Quoi que ma mère ait pu manigancer dans mon dos, je me suis retrouvé dans une chambre d’hôtel avec Pauline. Mes parents ont pris le prétexte de vouloir passer du temps avec leurs petits-enfants, échangeant ainsi leur chambre avec la mienne. Je n’allais pas me plaindre.
- Désolé que tu ais dû supporter ma mère. Elle peut facilement devenir chiante.
- Ca va. Tu savais qu’elle appelle ton ex-femme « madame parfaite » ?
- C’est déjà arrivé à mes oreilles. Mais, j’ai aussi entendu des choses sur toi… Tu leur as fait une très bonne impression.
- Et à toi ?
- Tu sais, je suis très exigent… J’aimerai voir ce que ça donne ta tenue sans soutien-gorge.
- Justement, j’ai pensé à un truc, puisque je ne t’ai rien offert… Non, recule… Pas de sexe… Pas tout de suite en tout cas.
- Je fais quoi alors ?
- J’ai fouillé sur ton ordinateur et j’ai bien vu ce que tu as gardé de Nathalie, d’Elise, et de l’autre Pauline…
J’ai souri. D’un autre côté, ça m’aurait étonné qu’elle ne joue pas les curieuses. Mais, j’appréciais qu’elle me l’avoue, et encore plus que ça ne lui fasse pas peur. Je me demandais quelle était son idée. Elle prit ma main et y posa mon téléphone, elle se mit contre un mur, elle prit une position… Sérieusement ? Merde… Evidemment que je j’avais envie de ça. Depuis ma « première » Pauline, je rêvais d’avoir une copine qui joue les modèles pour moi. La vraie question était jusqu’où étions-nous prêts à aller.
Heureusement qu’elle avait pensé à prendre un chargeur, il aurait été dommage que je tombe à court de batterie… Plus de 450 photos… Nous étions allongés sur le lit en train de les regarder.
- Ho, j’aime bien celle-là… On dirait une chatte qui lèche du lait.
- Oui, si tu veux… On voit bien que ce n’est pas du lait… Tu aimes vraiment le goût du sperme ?
- Oui. Enfin, y’en a que je trouve pas terrible, mais le tien me plait beaucoup. Toi t’aimes bien lécher les minous, c’est un peu pareil.
- En parlant de ça, tu ne voulais vraiment pas que je te le fasse ?
- Non. Finalement, je n’avais pas envie qu’on fasse l’amour.
- Tu m’as tout de même sucé.
- Ce n’est pas pareil, c’est un peu comme sucer un bonbon… On peut le faire même lorsqu’on n’a pas faim, si tu vois ce que je veux dire… Tu as l’air de bien aimer cette photo.
- Oui, effectivement. J’aime beaucoup le regard que tu as dessus à la fois doux et coquin, et la position joue évidemment… Tes fesses en arrière, ton joli minou, tes magnifiques seins…
Elle se blottit encore plus contre moi et posa sa tête sur ma poitrine. J’ai posé le téléphone, j’ai caressé ses cheveux et j’ai éteint la lumière. Elle me demanda
- Tu vas dormir ?
- Il commence à être tard. Tu n’as pas sommeil ?
- Si… J’ai vraiment passé une très bonne soirée. Ta famille est adorable.
- Tu trouves ? Ma mère est tout de même chiante !
- Elle est gentille. Et chaque famille a ses travers.
- Et ta famille est comment ?
- Mes parents sont divorcés, avec ma mère qui est partie lorsque j’étais en terminal. J’ai coupé tout contact avec elle il y a des années. C’est une conne égoïste. Je n’ai quasiment pas connu la famille du côté de ma mère. Elle s’était engueulée avec eux lorsque j’étais petite. Du côté de mon père, il me reste une tante et un cousin. Mes grand-parents sont mort à quelque semaines d’intervalle lorsque je finissais mes études.
- J’imagine que tu dois être très liée à ton père alors.
- Oui… C’est un homme formidable. Il est beau, fort, gentil… Mais, on ne se voit plus.
- Pourquoi ?
- Il a sa vie.
- Ha… Une petite copine envahissante qui l’a éloigné de toi… Je comprends.
- Non. Charline est vraiment gentille. Elle a un sacré style avec des tatouages partout sur le corps et des piercings, des seins énormes, mais elle n’est pas du tout comme ça.
- Alors ? Pourquoi ?
- … Je crois qu’il s’en veut pour des trucs vis-à-vis de moi… Sa conscience doit le travailler certainement… J’ai l’impression que je peux tout de dire… Un moment… J’ai été amoureuse de lui.
- Et ? C’est plutôt fréquent qu’une fille admire tellement son père que…
- Nous avons été amant après le départ de ma mère.
- Heu… Quoi ?… T‘es sérieuse ?… Vous couchiez ensemble ? Mais… c’est de l’inceste !
Elle s’est redressée, est partie à l’autre bout du lit, et me dit d’une voix affolée et un peu déformée
- Merde, je ne pensais pas que tu le prendrais comme ça. On a fait du mal à personne. Ce n’est pas grave.
- Je trouve que ça l’est. Je suis père, et oui, ça me choque ! Quoi ? Tu préférais que je fasse semblant que je n’en ai rien à foutre ?
- Oui ! J’aurais préféré ! Ne juge pas de ce que tu ne sais pas ! Et tu ne sais pas ce qu’il se passait dans ma vie à ce moment-là ! Moi, je ne te juge pas !
- D’accord… Excuse-moi. Je n’ai pas envie de me battre avec toi… Pauline… Il se passait quoi dans ta vie ?
- Rien !
- Pauline ?
- J’étais juste en terminale.
- Juste ?… Pauline… Je me suis excusé…
- Je ne veux pas t’en parler. Je ne veux pas que tu me juges à nouveau. Je vais essayer de dormir. Bonne nuit.
- Ok… Bonne nuit alors… Je peux te prendre dans les bras ?
- Non !… Je t’ai dit non… T’es chiant… Je ne t’ai pas autorisé à m’embrasser dans le cou… Yvan, je n’ai vraiment pas aimé ta réaction.
- Tu ne peux pas m’en vouloir d’avoir été franc.
Je ne l’ai pas relancée sur le sujet. Ca pouvait attendre car je savais qu’un jour ou l’autre nous en reparlerions. Et de toute façon, qu’est-ce que ça allait changer au final ? Nous avons donc passé le week-end avec ma famille. Elle s’intégrait parfaitement dans le décor. Déjà, mes enfants lui demandaient si elle serait présente à leur anniversaire. Il n’y avait aucune raison que ce ne soit pas le cas.
A part ce petit accrochage sur sa relation incestueuse, ça se passait vraiment très bien entre nous… Je n’arrêtais cependant pas d’y penser. Cependant, c’était un régal de se retrouver le samedi soir à nouveau seuls dans la chambre d’hôtel.
- Tu n’en as pas marre ?
- Non. Pas du tout, c’est agréable.
- Ca fait pourtant une heure que je n’arrête pas de te toucher les seins et les lécher.
- Et toi ? Tu en as marre ?
- J’y passerai la nuit. T’étais super sexy aujourd’hui.
- Tu trouves ? Avec mon vieux jean’s tout déchiré et mon gros pull ?
- Sans culotte et sans soutien-gorge… Ho oui, tu l’étais. Et tes seins qui bougeaient à tes moindres mouvements… Un régal.
- J’ai bien remarqué, Monsieur Mains Baladeuses. Je vais revenir au travail lundi.
- Je suis content de te l’entendre dire.
- Fais-moi penser demain à te filer un double des clés de chez moi. D’accord ?
- Tu me fais flipper là, j’ai peur des relations sérieuses.
- Arrête de dire des bêtises… Je repense à hier.
- Ha… Et ?
- Ben, j’ai bien aimé jouer les modèles pour toi. Et si on se refaisait une séance photo ? Tu aimerais que je me masturbe en même temps ? Je crois que j’en ai envie.
- J’ai cru un moment que tu parlais d’autre chose… Mais, sinon, ok pour moi, et je t’en prie, fais toi plaisir… Tu ne sembles pas être du genre très pudique.
- Tu ne sembles pas l’être non plus.
Puis, ma famille est partie en début d’après-midi de ce dimanche. Mon ex-femme est venue chercher les enfants en soirée, l’air de rien, comme si nous ne nous étions pas engueulés le vendredi soir. Je les ai raccompagnés jusqu’à la voiture. En remontant, je ne vis pas Pauline, mais mon ordinateur était allumé. Je suis allé regarder, c’était ouvert sur un webmail dont elle venait certainement de répondre à un message où elle avait écrit : « laissez-moi encore un peu de temps pour réfléchir ». J’ai ainsi regardé à quoi elle répondait. Je ne comprenais pas vraiment de quoi il s’agissait, j’ai de toute façon parcouru la discussion en diagonal. J’ai continué à regarder les historiques jusqu’à tomber sur un lien vers un partage en ligne. J’ai cliqué.
Le temps que la page se charge :
- Pauline ? T’es là ?
- T’es revenu ? Je suis aux toilettes… Heu… S’il te plait, ne regarde pas sur l’ordinateur.
Mais au moment où elle me le dit, une vidéo s’est lancée. Qu’est-ce que c’était ? Pauline ? Elle avait l’air bien plus jeune, elle était à moitié à poil avec un maquillage vulgaire. Il y avait des types avec elle… La chasse d’eau, j’ai avancé la vidéo pour voir ce qu’il se passait après. La porte des toilettes qui s’ouvrit, Pauline en train de se faire baiser par ces types.
C’était quoi cette vidéo ? Je n’ai pas réussi à lui poser la question. Mais, à la façon dont elle me regarda alors, je sentis qu’elle n’avait aucune envie que je sache. Et elle se précipita dans la chambre, et en sortit avec son sac et partit de chez moi. Je n’ai pas tenté de la retenir, j’étais juste dégoûté de ce que je venais de voir, totalement choqué.
Je n’ai quasiment pas dormi de la nuit. Il y avait trop de questions qui trottaient dans ma tête. Je n’avais pas essayé de l’appeler, il fallait que je digère ce que j’avais vu, sans parler de l’histoire avec son père. Elle ne m’appela pas non plus. Mais, je me suis inquiété lorsqu’elle ne vint pas le lendemain au travail.
Chapitre 6
Une nuit entière à penser, à réfléchir. Que devais-je vraiment faire ? Est-ce que je pouvais raconter ce qu’il s’était passé à Yvan ? Il avait si mal réagi lorsque je lui ai parlé de mon père. Et il ne m’avait pas appelé… Était-ce déjà fini entre nous ? En tout cas, je ne pouvais pas aller au travail, je devais savoir avant ce qu’il en était de nous.
Je lui ai envoyé un message en milieu de matinée : « J’aimerais que tu passes ce soir pour discuter ». Il ne répondit pas. Oui, il fallait qu’on discute. J’étais prête à lui raconter toute ma vie. Et après ? … Je verrai bien comment il réagirait. Mais, il fallait fixer les choses. Si lui ne pouvait pas comprendre, alors personne d’autre ne le pourrait.
Puis, en fin de matinée, on frappa à la porte. J’ai cru que c’était Yvan. Je me suis levée d’un bon pour aller ouvrir, mais… Déception…
- JC ? Que fais-tu là ?
- Je vois que la sonnette n’a toujours pas été réparée… Je suis passé à ton travail, mais on m’a dit qu’on ne t’avait pas vu de la matinée… Alors, me voilà. Je venais m’excuser d’être parti comme un voleur.
- Ce n’est pas grave… Je comprends, j’aurais certainement fait la même chose si j’avais été à ta place.
- Tu ne m’en veux pas ?
- Non, vraiment pas… Tu veux entrer boire quelque chose ?
- Avec plaisir. Je me serais presque attendu à te voir toute nue en ouvrant la porte.
- Ha… Non… Je suis en mode besoin de réconfort, alors…
- C’est le peignoir que je t’avais achetée pour que tu arrêtes de te promener à poil ?
- Comme tu vois, je me suis décidée à le mettre.
Ce n’était finalement pas si mal que JC soit passé. Ca me permettait de me changer les idées, d’arrêter de trop penser et de m’imaginer des films. Nous nous étions installés sur le canapé. Nous discutions comme lorsque nous étions de bons amis. Et à force de parler de tout et de rien, on s’est rapproché des questions plus privées
- Alors Pauline ? Tes amours ?
- Disons que c’est compliqué là.
- Compliqué du genre une étape à passer ou on arrête tout ?
- Je lui ai envoyé un message tout à l’heure, et toujours aucune réponse.
- Aïe, mauvais signe ça.
- Et toi ? Tu es toujours avec Maya ?
- Oui… Compliqué aussi. Tu vois, on s’entend vachement bien pour quasiment tout, mais niveau sexe… C’est pas ça. Il faut que je lui fasse des préliminaires interminables sinon ça lui fait mal.
- C’est le problème d’avoir une trompe d’éléphant entre les jambes. Ca peut faire fantasmer certaines, mais pour d’autres…
- J’avoue que là-dessus, c’était plus sympa avec toi. T’étais excitée avant même qu’on te touche… C’est toujours le cas ?
- … Pas aujourd’hui en tout cas.
- Tu as l’air fatiguée.
- J’ai très mal dormi cette nuit… Je crois que j’irais bien me faire une petite sieste.
- Ok, je vais te laisser.
- Tu peux rester, si tu veux. On pourra continuer à discuter après.
- Ok, ça marche.
Je me suis allongée sur mon lit. Ma discussion avec JC m’avait vidée l’esprit et je me suis assoupie rapidement. J’ai commencé à rêver d’Yvan, de sa voix chaleureuse, de ses mains douces sur mon corps. Dans mon rêve, tout s’intensifiait, tout était parfait. Il n’y avait pas de passé, il n’y avait pas de futur, il n’y avait plus rien d’autre que nous deux dans tout l’univers.
Ma jouissance était en train d’arriver. Je me suis réveillée doucement, mes doigts excitaient mon clitoris. Mais, je me suis arrêtée lorsque je vis JC dans la chambre à me regarder. Il était tout nu, tenait sa verge bien dure dans une main.
Il vint me rejoindre sur le lit. J’avais encore l’esprit embrumé. Il tira sur la ceinture du peignoir et commença à me l’enlever, me caressant au passage la poitrine.
- Attends JC. Je ne suis pas certaine…
- Pas certaine de quoi ? J’ai vraiment envie qu’on fasse l’amour.
- Je ne sais pas si c’est fini avec mon copain.
- Ne te fais pas d’illusions… Ca semble vraiment très mal parti… Tu lui as envoyé ton message quand ?
- Un peu avant 10 heures.
- Il est presque 13 heures… Je te passe ton téléphone pour regarder s’il a répondu ?
- Je veux bien.
- Et s’il ne l’a pas fait, on fait l’amour, en souvenir du bon vieux temps, ok ?
- Voyons déjà s’il y a un message.
Il me ramena mon téléphone, se mit derrière moi. Non… Aucun message. J’étais déçue comme jamais. JC m’embrassa dans le cou, je l’ai laissé faire. Ses mains glissèrent lentement de ma poitrine vers mon ventre, j’ai écarté les jambes. J’avais envie que ce soit Yvan qui me touche, pas JC.
Il s’allongea sur le lit, me fit monter sur lui. Ma main masturbait sa verge, je me suis relevée un peu pour la mettre à l’entrée de mon vagin, et je me suis baissée lentement, le sentant s’enfoncer de plus en plus en moi. J’ai fermé les yeux, je pensais à Yvan.
JC avait dit qu’il voulait me faire l’amour, mais j’ai compris que ce n’était finalement pas la vérité : il n’était intéressé que pour de la baise. Je l’ai suivi dans les enchainements de positions… Par devant… Par derrière… Par dessus… Par dessous…
Après plusieurs minutes de sexe assez intense, il éjacula enfin. Il avait du sperme plein le ventre. Il me demanda
- Ca te dit de le lécher ?
- Non, je n’en ai pas du tout envie.
- Allez, ça ne t’a jamais dérangée de le faire.
- C’est avec Pauline que tu voulais coucher ou Deep Blue ?
- On peut s’arranger pour la faire venir… T’en dis quoi ?
- Je n’en ai pas envie … C’est quoi ce bruit ? … La porte d’entrée ?
- Oui, j’ai entendu quelque chose.
Stanriff
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