C’était une réunion parents-profs comme tant d’autres. Monsieur Lefèvre, le professeur principal de ma fille, se montrait aussi sérieux que charmant. Grand, brun, et doté d’un sourire désarmant, il avait cette assurance naturelle qui attire l’attention. Pourtant, je n’aurais jamais pensé que notre échange allait prendre une tournure si singulière.
Tout a commencé lorsque Monsieur Lefèvre a proposé de discuter des difficultés de ma fille lors d’un rendez-vous en tête-à-tête. « Ce serait plus simple qu’à l’école », m’avait-il dit, son ton professionnel tempéré par une pointe de chaleur. Nous avons convenu de nous retrouver dans un café discret, où la conversation a rapidement dépassé le cadre strictement scolaire.
— Vous faites vraiment tout pour le bien de votre fille, avait-il dit en me regardant droit dans les yeux. C’est admirable.
Je me suis sentie flattée et un peu troublée par son compliment. Il était rare qu’on reconnaisse mon dévouement de cette manière. La conversation s’est poursuivie, ponctuée de petites anecdotes et de sourires échangés.
Quand il a effleuré ma main pour souligner un point, un frisson m’a parcouru. Était-ce mon imagination ou ce contact avait-il un sous-entendu ?
— Vous êtes une femme remarquable, avait-il ajouté à voix basse.
Je ne savais pas quoi répondre. Mon cœur battait plus vite, et je me sentais soudain vulnérable. Pourtant, je n’ai pas mis fin à la conversation. Je suis restée là, à l’écouter, à me perdre dans son regard.
La discussion s’est terminée naturellement, mais pas sans laisser une empreinte. En rentrant chez moi, je n’arrêtais pas de repenser à ses paroles et à cette étrange tension entre nous. C’était inoffensif, je me répétais. Mais une petite voix en moi ne cessait de me demander si tout cela était vraiment aussi innocent qu’il n’y paraissait.
Depuis ce jour, chaque réunion à l’école prenait une autre saveur. Un simple regard, un sourire discret de Monsieur Lefèvre suffisait à me replonger dans ce trouble délicieux, un secret que je gardais jalousement, même en sachant que je ne devais pas m’égarer davantage.
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