Le printemps passe, Léa finit sa session à Saint Dié et Muriel continue son cycle d’études à la Sorbonne. Cette fois, elle revient tous les week-ends et nous sommes très satisfaits de la voir si régulièrement. Léa va se réinscrire à la Sorbonne en septembre pour refaire son année perdue, mais j’ai confiance en elle, elle sera avocat, c’est sûr.
Quant à nous, nous faisons face à un problème auquel je ne m’attendais pas vraiment. Fabienne et Roger viennent de nous demander de les guider pour leurs premiers pas vers l’échangisme. Après en avoir parlé longuement avec Marie-Claude, j’explique que d’une part, nous ne sommes pas de vrais échangistes, puisque nous ne faisons l’amour qu’à un seul autre couple, voire deux quand Noël et Isabelle nous rejoignent. D’autre part, j’ai très peur de foutre en l’air nos relations professionnelles et amicales si on commence à coucher ensemble. Roger nous répond qu’ils comprennent bien nos raisons, mais que ça ne pose pas de problème et que rien ne changera entre nous. Sans donner suite, mais sans non plus leur dire non, nous reprenons le cours de notre vie en évitant de nous poser trop de questions.
Le lancement de notre opération se passe bien, nous recrutons le personnel voulu et nous nous engageons dans un combat qui nous prend de plus en plus de temps. C’est le moment crucial, si on ne s’est pas trompés sur les personnes recrutées, ça devrait marcher du tonnerre. Nous avons fait un savant mixage de professionnels débauchés de leurs emplois précédents parce qu’on savait leur valeur et leurs compétences, et de jeunes encore peu expérimentés, mais avec une volonté de réussir et une intelligence éclatante. Bref, on passe pas mal de journées, voire de soirées dans le bureau entre documents, débuts de résultats, gestion des personnes choisies, etc.
Je ne peux pas ne pas avoir remarqué que Fabienne profite de l’été pour s’habiller de plus en plus léger. Marie-Claude m’en a d’ailleurs touché deux mots, je crois qu’elle recherche toujours un rapprochement. Or, Roger étant plus chargé de l’application des processus de fonctionnement sur le terrain, je passe de longues heures avec Fabienne en tête à tête, devant des décolletés qui révèlent une poitrine superbe et des minishorts qui soulignent les courbes d’un postérieur royal. Je constate que sous les chemisiers ou les tee-shirts échancrés, elle ne porte presque jamais de soutif. Fabienne est une belle femme, aussi grande que Marie-Claude, blonde aussi, mais plus massive, plus carrée. Son visage est doux, avec un joli ovale, une bouche charnue et une peau très Isabelle. Je sais qu’elle est sportive, d’ailleurs ses larges épaules et ses bras bien pleins annoncent beaucoup de force, elle ne pratique pas le karaté comme son mari, mais est adepte de natation. Elle passe de longues heures à la piscine et la voir en maillot moulant doit être un bien joli spectacle.
Dès octobre, on sent les affaires qui rentrent. Les pros qu’on a débauchés à la concurrence nous ont amené un noyau d’affaires qui nous donne des ailes et force les jeunes à se défoncer pour rester dans la course. Le pari semble déjà gagné, on va pouvoir prendre un peu de recul et travailler moins de quatorze heures par jour. Roger et Fabienne nous invitent chez eux pour fêter le lancement réussi de notre projet.
Nous arrivons ce samedi en début de soirée avec un bouquet de fleurs et une bouteille de champagne. Nous prenons l’apéro, puis nous passons à table en nous racontant nos vies et nos histoires. Lorsque j’évoque la visite de Casablanca, l’image de Marie-Claude enlevant sa robe non pas pour faire plaisir à notre geôlier, mais pour lui casser la figure, fait pleurer de rire Fabienne, quand même admirative. Roger nous raconte ensuite leur rencontre de telle manière qu’on aurait cru une scène de théâtre ! Bref, on s’est bien amusés.
Vers minuit, Fabienne nous propose d’aller dans un bar dansant pour écouter un peu de musique. Quoique ayant déjà beaucoup bu, nous allons dans une sorte de club style jazz cool, tout décoré en bois un peu rustique, très sympa. On boit encore, on danse, d’abord avec nos cavalières respectives, puis Fabienne avec moi et Marie-Claude avec Roger. Je me suis assis pendant que Fabienne danse avec un type qui est venu la chercher tout à l’heure, et je regarde Marie-Claude évoluant dans les bras de notre ami. Quelques détails attirent mon attention, Marie-Claude pose la tête sur l’épaule de Roger. Bon ! Mais lui-même a la tête tournée vers elle, ce qui rapproche leurs visages au point que je dois bien me rendre à l’évidence : ils sont en train de s’embrasser. Je vois d’ailleurs leurs bouches jointes dans la lumière fugitive d’un spot. Ils bougent au ralenti, leur baiser voluptueux se prolonge comme s’ils ne pouvaient se détacher. Fabienne a-t-elle vu ce qui se trame ?
Pour Marie-Claude, ça ne m’étonne qu’à moitié. Bien que ne faisant pas partie du projet immobilier, puisqu’elle est cheffe d’équipe dans une usine textile où elle travaille, en poste du matin, Marie-Claude s’est arrangée pour être le plus souvent possible dans les parages quand Roger est présent. Elle apporte du café, de petits gâteaux, elle se propose pour faire des photocopies, etc. Quand nous avons discuté de leur proposition de devenir partenaires échangistes, elle s’est rangée à mes raisons. Pourtant, j’ai nettement perçu une pointe de regret dans ses yeux lorsque nous avons pris notre décision de ne pas donner suite. Là, elle semble prête à se lâcher !
Et, donc, Fabienne ? Fabienne ne voit rien, les yeux plongés dans ceux de son cavalier du moment, elle se laisse entraîner dans le rythme de la danse. Je vois les bras de l’homme tendus vers elle, mais on ne les trouve pas dans son dos. Il a glissé ses mains entre eux deux et doit être en train de la caresser voluptueusement. J’ai vraiment l’air d’un con ! Ça y est, j’ai vu ses doigts émerger du chemisier de Fabienne et lui pétrir les seins, et elle l’embrasse. Le morceau se termine, les couples se séparent, tous reviennent à la table dans l’espoir de reprendre son souffle et de boire quelque chose. Les deux femmes sont étrangement à la fois calmes et fébriles, Marie-Claude se penche vers Fabienne pour lui parler à l’oreille. Elles rient. C’est maintenant Fabienne qui se tourne vers moi.
Tu m’invites à danser ? »
« Viens. »
Nous abandonnons nos conjoints qui restent se reposer. Sur la piste, un slow se déchire dans une pénombre rassurante. J’enlace Fabienne.
« Ça avait l’air bien avec ton précédent cavalier, tu ne craignais pas que ton mari te voie ? »
« Tu as tout vu ? Je croyais qu’on était presque dans le noir. »
« Les spots tournants sont traîtres, ils t’éclairent quand tu t’y attends le moins. Il avait les mains douces ? »
« Non, c’est une brute, il m’a fait mal aux seins. J’ai fini par l’embrasser pour qu’il me les lâche ! »
« C’est malheureux ! Ils sont si beaux. »
« Je pense qu’avec toi, ce serait différent. Tu es très grand et très fort, mais je ne crois pas que tu aimes faire mal. »
« Ton mari ? »
« Tu l’as vu, mon mari ? »
Je me tourne vers Roger que je découvre presque allongé sur la banquette, en train d’embrasser et de caresser Marie-Claude.
« Eh ben ! Ils sont tranquilles, on ne les gêne pas. Ça ne te choque pas ? »
« Et toi, ça te choque ? »
« Non, pas vraiment. Mais moi, j’ai souvent vu Marie-Claude s’éclater avec d’autres hommes que moi. Toi, tu n’as pas cette habitude. »
« J’ai envie que tu me fasses l’amour. Depuis longtemps. S’il te plaît, on rentre ? »
« Tu n’as pas peur de foutre le bordel dans ton couple ? Et tu as bien conscience que si on fait l’amour, je ne serais toujours qu’un ami ? Regarde Marie-Claude, tu vois comme elle s’abandonne ? Eh bien, j’ai totalement confiance en elle. Je sais qu’elle m’aime et qu’elle ne me quittera pas. Tu peux en dire autant ? »
Je vois le doute glisser sur son visage levé vers moi.
« J’ai tellement envie que tu me prennes que c’est plutôt ça qui va perturber nos relations si on ne baise pas. Oui, j’ai confiance en Roger. Il ne me laissera pas pour Marie-Claude, même en rêve. »
Nous quittons la piste et retournons vers nos conjoints.
« On rentre ? »
Le regard égaré et complètement allumé que me jette Marie-Claude est révélateur, elle n’a qu’une envie : baiser avec Roger, et peut-être avec moi après.
« Oui, on rentre. On va chez qui ? »
« Chez nous, on a un lit king size. »
« Oui, mais nous, on a une chambre d’amis ! On peut peut-être se séparer, pour cette fois ? »
Tout le monde étant d’accord, on retourne chez eux et on prend rapidement un dernier verre.
« De l’eau pour moi, s’il te plaît. »
« Moi aussi, j’ai très soif. »
Marie-Claude se love contre Roger, se fait chatte se frotte, ronronne presque. S’ils restent là, elle va le violer devant nous. Il l’entraîne vers la chambre d’amis. Je regarde Fabienne. Elle est vraiment jolie, ses traits n’ont pas le ciselet du visage de Marie-Claude, mais ça lui donne une douceur, une grâce qui m’attendrisse. Ses yeux sont troubles, plus foncés que d’habitude. Elle me regarde, prend ma main et me tire doucement vers sa chambre en me murmurant :
« Tu vas être doux ? J’ai envie de douceur et de caresses. J’ai envie aussi que tu me prennes fort, bien à fond. J’ai envie de tout. J’ai envie de toi. Viens. »
Elle se jette dans mes bras, me déséquilibre et me fait tomber sur elle, sur le lit. Je la sens remuer sous moi pour se coller plus étroitement tout le long du corps. Elle me fait du bien. Je l’embrasse enfin, je lèche ses lèvres, sa langue, ses dents. Je tourne pour qu’elle se retrouve sur moi, je l’embrasse toujours. Je dézippe sa robe, la lui enlève et je fais glisser mes mains dans son dos jusqu’aux fesses que j’englobe dans mes paumes. Je l’embrasse toujours. Je remonte les mains sur ses flancs poisseux de sueur jusqu’à ses seins que j’empaume. Je l’embrasse toujours. Je suis doux, je ne force jamais, mais j’ai la force de la soulever pour la retourner et me retrouver sur elle. Je n’embrasse plus sa bouche, j’embrasse tout son corps souple, brûlant, trempé de sueur, et je passe du goût de sa bouche toute douceur à son corps salé de transpiration, puis au goût fort, entêtant de son sexe trempé de mouille. Elle tire ma chemise et pose ses mains sur mes épaules nues.
« Oh oui, depuis le temps que je voulais toucher ta peau. Ouah, c’est bon. Oui, lèche-moi encore. »
Je crois qu’elle a eu un petit orgasme. J’ai pris une goulée de cyprine dans la figure, puis dans la bouche quand je me suis replacé. C’est incroyablement excitant, un goût de fer et de sel, je ne sais pas comment décrire ça. Je suis en transe.
« Arrête, c’est trop, j’en peux plus. Viens contre moi. »
Elle m’embrasse à pleine bouche.
« Tu aimes ton goût ? »
« Oui, quand c’est dans ta bouche. Ou celle de Roger, bien sûr. »
On entend un cri, à côté.
« Tu regrettes de te laisser aller ? Que ton mari prenne son pied sans toi ? »
« Sûrement pas ! Tu vas voir, déshabille-toi que je m’occupe de ton cas. Toi non plus, tu ne vas pas regretter ! »
Je retire mon pantalon, mon slip et mes chaussettes dans le même mouvement. J’ai l’impression que sa fièvre lubrique me gagne, maintenant, je veux la baiser jusqu’à ce qu’elle crie grâce. Elle se jette sur mon sexe, l’embouche d’un trait et commence une fellation d’anthologie. Jamais une bouche ne m’a fait cet effet ! Rapidement, je suis sur le point de jouir. Elle le sent bien et ralentit ses mouvements. La succion devient léchage tendre du gland et sa bouche ne m’engloutit plus que par moments plus espacés. Tout d’un coup, elle repart à l’assaut en allant presque jusqu’à m’avaler, c’est divin.
Je la préviens que je suis sur le point de jouir. Elle sourit avec ses yeux (sa bouche est pleine) et continue de plus belle. Je me vide dans sa bouche avec un gémissement extasié. Dès que mon membre se ramollit, elle le lâche et je la vois avaler deux ou trois fois. C’est la meilleure fellation que j’ai jamais eue. Je l’enlace et je l’embrasse. Je connais le goût de mon sperme, il ne me gêne pas. D’ailleurs comment faire la fine bouche quand votre partenaire fait l’effort de vous boire ?
J’apprendrai par la suite qu’en fait, elle aime le goût du sperme. Pour elle, ce n’est pas un effort ou un sacrifice d’avaler, c’est une récompense. Nous nous allongeons l’un contre l’autre. Nous échangeons des confidences à voix basse, c’est un croisement intime de nos pensées et de nos peaux collées l’une à l’autre. Des gémissements nous parviennent de la chambre voisine. Le contact du corps de Fabienne conjugué aux bruits de nos voisins, me remet en forme, Fabienne termine le travail et se présente à mon sexe. Je la prends doucement, patiemment. Je la pénètre et je ressors cinq, dix, quinze fois, je monte en régime et cette fois, c’est de notre chambre que les éclats de jouissance se font entendre.
Ayant déjà éjaculé, je contrôle mes sensations et je donne tout le plaisir possible à ma compagne. Je la prends maintenant avec toute la force de mes cent kilos, son corps est ballotté d’avant en arrière comme un fétu de paille. Elle se tend en arc de cercle, foudroyée par son orgasme. Je la laisse récupérer tranquillement avant de lui demander de se positionner en levrette. Elle me lance un regard que je n’arrive pas à interpréter, se met à quatre pattes et me tend son cul magnifique. Je viens en elle avec douceur, mais détermination et elle m’électrise en me disant :
« Tu veux bien me sodomiser ? »
« Tu aimes ça ou c’est juste pour me faire plaisir ? »
« Oh non, j’aime beaucoup ça, si en plus ça te fait plaisir, je suis comblée. Regarde dans la table de nuit de droite, tu trouveras un tube de gel. »
Elle m’a guidé dans sa préparation, conseillée pour la pénétration et s’est ensuite laissée entraîner dans un rythme diabolique. J’étais déchaîné, on aurait cru que je voulais remonter dans sa gorge par l’intérieur. Elle a littéralement hurlé de plaisir et de douleur mêlés, au point que Roger et Marie-Claude ont fini par débarquer pour voir ce qui se passait chez nous ! Roger a été rassuré en entendant son épouse crier « encore, encore, oui ! » et Marie-Claude, constatant que sa copine se faisait enculer avec délice, a pris un air rêveur.
Il n’est pas impossible qu’on fasse un essai de sodomie bientôt à la maison. J’ai fini par prendre mon pied, alors que Fabienne en prenait un énième, et que Marie-Claude et Roger, assis au bord du lit, nous encourageaient de la voix ou de quelques caresses.
Nous sommes redescendus sur terre et avons fini la nuit dans un sommeil réparateur. Au petit-déjeuner, j’essaie d’aborder le sujet de nos rapports futurs. Mes questions n’ont pas l’air d’intéresser qui que ce soit, tout le monde se dérobe, comme si le sujet était futile, ça m’inquiète un peu. Après une bonne douche, nous sommes rentrés à la maison. J’en ai profité pour en reparler avec Marie-Claude. Elle m’a confirmé qu’elle a beaucoup aimé la nuit qu’on venait de passer et que Roger est un amant de choix. Elle a envie qu’on continue à coucher ensemble et ne semble pas inquiète de l’évolution de nos rapports professionnels.
« Évidemment, il ne faudra pas que tu sois surpris si un jour tu débarques à la maison pendant qu’il est en train de me baiser, et toi pareil avec Fabienne. Peut-être plus souvent que nous d’ailleurs, puisque vous travaillez régulièrement ensemble au bureau. Je crois que tout ça va relancer notre vie sexuelle qui devenait un peu pépère en dehors des visites de Katia et Jean-Claude.
« Tu n’es pas inquiète des risques de jalousie chez Roger ou Fabienne ? »
« Non, ils savent ce qu’ils ont déclenché. C’était voulu depuis le début, tu sais ? Roger m’a confié pas mal de choses, ça faisait longtemps qu’ils parlaient d’échangisme sans oser se lancer. Le déclenchement, l’élément qui a rendu Fabienne folle d’envie, c’est quand elle m’a surpris avec Jean-Claude et que tu es arrivé nu comme un ver avec en tenant Katia par la main. Ça, ça l’a achevée ! Et là-dessus, Léa qui parle des films pornos qu’elle a tournés ! Elle est rentrée et a supplié Roger de la sauter. Ils ont pris un pied géant ce jour-là, Roger en garde un souvenir ému. Mais je crois qu’il se souviendra aussi de la nuit que je lui ai fait passer, il ne semble pas avoir été déçu. Quant à Fabienne, je n’ai jamais vu personne se lâcher comme ça ! Elle nous a fait peur au début, avec ses cris, on pensait que tu lui faisais mal, c’est pour ça que Roger est venu voir et que je l’ai suivi. Je n’y croyais pas, je te connais. Pourtant, ses hurlements étaient inquiétants, c’est fou. Tu crois que c’est le fait de se faire enculer ?… Moi aussi j’ai réfléchi à tout ça, on pourrait leur faire rencontrer Katia et Jean-Claude ? Ce serait top ! »
« Quand vous êtes, venus dans notre chambre, j’étais très occupé, mais je t’ai quand même vu caresser Fabienne bien plus que tu ne l’as jamais fait avec Katia. Elle te plaît ? »
« Oui. Elle est belle, plus charpentée que Katia, plus forte. Elle a un corps musclé en profondeur par la natation, tout en muscles longs, mais avec des épaules superbement développées. Un visage doux, presque enfantin, parfois. Oui, elle m’attire. Comme Léa. »
« Il va aussi falloir qu’on lui en parle, à Léa. Elle aussi risque de nous surprendre de temps en temps. «
« Oui, maintenant qu’elle et Muriel sont de nouveau ensemble, elle semble s’être débloquée au niveau sexe. Je ne te l’ai pas dit, mais mardi de la semaine dernière, tu étais au siège du groupe et moi, je suis rentrée dès quatre heures. Je suis allée me doucher et j’ai trouvé Léa dans la salle de bains. On a pris notre douche ensemble et on a fini dans son lit. On s’est vraiment bien fait plaisir, elle a retrouvé toutes ses sensations. Elle m’a demandé si tu serais prêt à recommencer à lui faire l’amour. »
« Ouah ! Tu m’en caches, des choses ! Je ne sais pas. Peut-être en fonction des circonstances, mais comme ça, j’aurais l’impression de trahir Muriel. »
« Elle l’a bien senti, d’ailleurs elle n’a rien tenté dans ce sens, tu l’as bien vu. Je crois qu’elle aimerait recommencer à coucher avec nous deux. »
« J’aurais l’impression qu’elle n’est plus ma fille. Tiens, au fait, as-tu des nouvelles de ses parents ?
« Elle n’est pas ta fille, même si tu as fait semblant. Elle t’aime beaucoup, mais pas seulement comme un père, je peux te le garantir. Ses parents vont bien, sa mère mange avec elle régulièrement le midi en ville. Son père est toujours bloqué dans son obsession de fille prostituée qu’il a chassée à jamais. Laure a parlé plusieurs fois de le quitter, mais elle n’a pas de ressource, il ne veut pas qu’elle travaille.
« Qu’est-ce qu’elle a comme compétences ? »
« Je ne sais pas, je ne lui ai jamais demandé. Tu veux que je l’invite manger ? On pourrait en parler. Tu connais pas mal de monde dans la région. »
« Ce n’est pas à moi de provoquer l’éclatement d’un couple. »
« Je crois que c’est déjà fait. Tu n’y es pour rien. Je vais l’appeler. »
Le mardi suivant, nous déjeunons avec Laure. Elle nous parle de son passé, de ses expériences professionnelles et de ses envies. De son couple, aussi.
« Je n’en peux plus de mon mari. Il se croit le chef parce que je ne suis pas autonome. Si je trouve du travail, je le quitte aussitôt ! »
« Tu ne l’aimes plus ? Vous n’avez plus d’échanges entre vous ? »
« Plus rien. Je lui fais à manger, j’entretiens son linge et je nettoie la maison. On ne parle plus, quand on le fait, c’est pour s’engueuler. Depuis plus d’un an, on fait chambre à part. Je ne vois pas ce que ça m’apporte de rester avec lui. »
« Tu lui as dit que tu voulais le quitter ? »
« Il n’y croit pas. Il me croit incapable de trouver du travail et de me passer du fric qu’il gagne. Il faut que je trouve du travail, ensuite, un petit appartement. Après, ce sera plus facile de discuter de notre avenir. Malheureusement, je crois que je ne l’aime plus. En tout cas, je n’aime pas celui qu’il est devenu. Je ne sais pas s’il arrivera à changer. Moi, je n’en peux plus. Je n’en veux plus. »
Laure nous a expliqué ce qu’elle avait comme formation. J’ai été surpris de constater qu’elle avait fait du journalisme, de la gestion aussi. Quelqu’un de polyvalent, et surtout de très motivé. Dans notre société moderne, il n’est pas facile de trouver du travail pour une femme de quarante-deux ans, sans passé professionnel régulier. Nous nous sommes demandé si l’une de nos agences pouvait exploiter ses talents, et à quel poste ? Laure est une belle femme, de taille moyenne, un peu ronde, mais un visage ouvert, très avenant. Je vais passer le message à mes connaissances. Chez nous, la situation est encore trop fragile pour qu’on prenne le risque d’une personne pas adaptée au poste. Je lui explique ma décision. Elle est ravie que je l’aide à trouver du travail.
Marie-Claude passe une heure avec elle pour peaufiner un CV aussi efficace que possible. Elles préparent un plan d’action : acheter un téléphone portable, sonder l’intérim, faire les petites annonces des journaux et d’internet. Laure nous quitte, regonflée à bloc, décidée à faire toutes les agences d’intérim de la ville. Moi, j’ai une idée de la personne à qui transmettre son CV, j’appelle l’ami en question, lui explique la situation et lui parle de Laure. Il a toujours besoin de personnel, le boulot n’est pas désagréable, mais pas bien payé. Pour l’instant, Laure a besoin de partir de chez elle, pour évoluer, elle verra plus tard, et peut-être que plus tard, moi, j’aurais besoin d’elle.
Deux jours plus tard, Laure m’appelle pour me remercier. Elle va travailler dans un supermarché. Pour l’instant, elle sera à la caisse et aux financements. Le patron lui fait une fleur en la prenant à plein temps, voire avec quelques heures supplémentaires. La paie est très faible, mais ce n’est qu’un travail d’attente, pour se remettre le pied à l’étrier. Elle commence demain, son mari est fou de rage, elle est ravie. Elle pense quitter le domicile conjugal d’ici deux à trois mois. Je lui propose de démarrer le sport et de venir s’initier au karaté avec nous. Elle a un rire charmant et me répond qu’elle va y penser.
Huit jours plus tard, son mari lui administre une vraie dérouillée, elle dépose plainte contre lui et s’enfuit dans un foyer d’accueil pour femmes maltraitées. Léa est effondrée. Elle en pleure et se demande comment son père a pu en arriver là. Elle a le sentiment que c’est sa faute et que sans ses conneries, jamais son père n’aurait changé comme ça. Sa mère, qui vient la voir chez nous pendant qu’elle se remet de la volée qu’elle a subie, lui jure que rien n’est plus faux et qu’en fait, c’est elle qui, par sa révolte et son désir de reprendre sa vie en main, a fait péter les plombs à son mari.
Comme c’est un discours convenu de femme battue, Marie-Claude et moi lui faisons remarquer que ce n’est pas de sa faute à elle non plus. Il n’avait pas à la frapper, point. C’est lui qui s’est enfermé dans son isolement en refusant de discuter avec nous, avec sa femme et avec Léa. Il ne faut pas que les deux femmes se sentent fautives. Laure mange avec nous régulièrement et nous commençons à lier des liens de véritable amitié avec elle. Nos rencontres alimentent sa réflexion sur sa vie, son mariage et l’histoire de sa fille. Nous sommes à l’écoute, confidents amicaux et attentifs, prêts à l’aider pour ses démarches, prêts à l’accueillir si elle l’accepte. Pour l’instant, elle veut se débrouiller seule, gérer son combat et s’en sortir. Je l’admire, comme Marie-Claude, Fabienne et Roger. Laure a décidé d’aller nager avec Fabienne, elle en sort épuisée, détendue. Elle aime. Deux fois par semaine, elles vont nager, Marie est encore loin de suivre le rythme de Fabienne, mais sa progression est régulière.
Cet après-midi, je suis rentré à la maison juste après le déjeuner, deux rendez-vous annulés sur l’après-midi ! Une occasion d’aller me reposer un peu à la maison. Il y a longtemps que je ne me suis pas fait une petite sieste. Enfin, une sieste pour dormir, seul quoi. Fabienne doit travailler au bureau, Marie-Claude doit être à son travail et Léa à la fac. Je vais rentrer directement à la maison pour que Fabienne ne me remarque pas, je me sens vraiment fatigué. Arrivé à la maison, je constate que la voiture de Marie-Claude est là. Le scooter de Léa est aussi dans le garage ! Ça risque d’être dur de roupiller un coup au calme. J’entre dans la maison et j’entends des voix qui me semblent venir de notre chambre. Ma surprise est complète quand je découvre trois beautés nues emmêlées sur mon lit. Je me fige. Je vois les trois Grâces. Laquelle est la plus belle ? J’ai oublié ma fatigue, je passe vite fait dans la salle de bains avant de retourner dans la chambre. Je m’installe dans le grand fauteuil et je regarde. J’en prends plein les yeux ! Les trois femmes se sont installées en petit train, chacune lèche et caresse l’entrejambe de celle qui est devant elle. Je me branle doucement dans mon fauteuil en les admirant. En quelques minutes, mon sexe est dur comme rarement il ne l’a été, ma main glisse doucement sur la hampe, il ne faudrait pas grand-chose pour que je jouisse.
Je vois le regard rieur de Fabienne me faire un clin d’œil. C’est la plus forte des trois, des épaules larges, les bras musclés, le ventre plat et de longues jambes qu’elle écarte largement pour faciliter la tâche à Léa qui lui lèche consciencieusement la chatte. Fabienne me regarde et ses yeux bleus se voilent quand son plaisir l’emporte. Son visage doux et lumineux s’écarte un instant du sexe de Marie-Claude pour replonger dessus quand la vague de jouissance est passée. Elle s’écarte du groupe pour récupérer. Léa, corps fin et délié, petits seins arrogants et haut placés, sexe épilé qui montre des grandes lèvres généreuses où la langue de Marie-Claude vient se perdre, Léa donc, se met en soixante-neuf sur Marie-Claude. Ses longs cheveux noirs cascadent devant son visage et cachent ses traits. L’amour de ma vie est dessous, ses doigts plongent dans le sexe de Léa pendant que sa langue excite le clito de plus en plus vite. Les deux femmes jouissent en même temps, les corps se tendent, les visages s’empourprent et les gémissements se font plus aigus. Le silence retombe. Je vois Fabienne qui a récupéré, se glisser vers moi et emboucher mon sexe dressé. Ses caresses me font frémir jusqu’à la colonne vertébrale ! J’adore, je vais éjaculer. Je la préviens. Elle interrompt sa fellation, se redresse et vient s’asseoir sur mon membre qu’elle s’enfonce dans la chatte.
« Je veux que tu jouisses en moi. »
Bon. Si elle le veut vraiment, j’en serais ravi. Quelques minutes après, je gicle enfin en elle. Quel pied ! Les deux autres femmes se sont levées et nous entourent. Je me perds dans le regard plein d’amour de Marie-Claude, que je l’aime ! Le sexe avec d’autres partenaires semble avoir renforcé notre amour au lieu de nous disperser, j’aime Katia, j’aime Fabienne, j’aime Léa, mais mon épouse ne peut être remplacée et c’est elle qui prend toute la place pour moi. Nous faisons un crochet par la salle de bains et je m’allonge enfin une petite demi-heure pour me reposer un peu. Marie-Claude me rejoint et m’explique comment elle s’est retrouvée au lit avec les deux autres filles.
« Comme toi, j’ai eu un coup de pompe et je suis passée à la maison quand mon dernier patient à domicile s’est décommandé. J’y ai retrouvé Fabienne qui travaillait au bureau et je lui ai proposé un thé. Nous avons parlé de toi, je lui ai demandé s’il vous arrivait de faire l’amour au bureau, de temps en temps. Elle m’a dit qu’elle en avait très envie, mais que ça n’était jamais arrivé. On a parlé de ta manière de nous prendre, de la taille de ton sexe et de celui de Roger et de sodomie. Bref, on a parlé cul et ça nous a pas mal excitées. On a commencé à s’embrasser sur le canapé et Léa nous a surprises alors qu’on était déjà à moitié à poil. Ce canapé est maudit, je n’arrête pas de me faire surprendre en train de baiser dessus ! Cette fois, elle ne s’est pas défilée et elle nous a rejointes. Je les ai emmenées dans la chambre de peur d’être encore surprise par quelqu’un d’autre, mais c’est là que tu nous as trouvées. C’était bien, de nous regarder ? »
« J’ai adoré. Vous êtes toutes les trois très belles, dans des styles différents. Mais toi, je t’aime de toute mon âme. »
Des larmes lui viennent aux yeux.
Moi aussi je t’aime. C’est drôle, on couche avec d’autres gens, mais j’ai le sentiment que ça ne fait que renforcer notre amour. Pourtant j’aime bien Roger ou Noël, j’aime vraiment beaucoup Jean-Claude, il aurait pu être mon compagnon si je ne t’avais pas rencontré avant, mais je t’aime de plus en plus. Peut-être qu’il faut que je multiplie les partenaires pour t’aimer encore plus fort ? »
Je rigole doucement.
« Je ne dirais pas ça. Je crois qu’on a atteint un bon équilibre. Ce qui m’amuse, c’est que je me suis fait la même réflexion sur notre amour et nos amants pendant que je vous regardais toutes les trois. Je crois que nous avons beaucoup de chance. »
Quelques semaines plus tard, Fabienne nous a avoué qu’elle couchait avec Laure et qu’elle aurait aimé l’introduire dans notre cercle d’amants. Nous avons beaucoup discuté avec Marie-Claude, avec Roger pour finir par accepter. Si on tient compte de Léa, avec qui nous avons recommencé à coucher, des week-ends avec Katia, Jean-Claude, Isabelle, et Noël, je crois que nous n’avons jamais autant fait l’amour qu’en ce moment. Heureusement que la boîte tourne bien et que nous pouvons lever un peu le pied, j’ai beau être costaud, je n’y arriverais plus.
L’année se termine magnifiquement, nos résultats financiers sont excellents et justifient l’énergie que nous avons dépensée dans ce projet. Pour fêter ça, on a décidé de partir en croisière, je prendrai les médicaments nécessaires pour ne pas souffrir du mal de mer et cette fois, je veux en profiter du début à la fin. Pour changer, nous partons aux Antilles pour profiter de la chaleur des Tropiques en décembre. Par bonheur, Katia, Jean-Claude, Isabelle et Noël sont d’accord pour venir avec nous. Avec moi, Marie-Claude, Roger et Fabienne, Laurre, qu’on va aider pour payer le voyage et Léa et Muriel que nous invitons, c’est un groupe de onze personnes qui va cohabiter pendant dix jours sur des mers de rêve.
Nous embarquons dans une franche rigolade à bord d’un navire aussi important qu’au premier voyage. Nous occupons cinq cabines que nous avons obtenues contiguës, deux d’entre elles sont communicantes. Nous nous installons dans la bonne humeur, Marie-Claude est tout de suite allée voir s’il y a des cours de karaté et comment est organisé le sauna ! Elle garde de bons souvenirs de sa précédente croisière. Nous prenons nos marques et après un dîner sympa, nous allons prendre un verre au bar avant d’aller au night-club. Nous nous amusons comme des petits fous et la fête terminée, nous rentrons à nos cabines après avoir tiré à pile ou face qui coucherait avec qui ! Seules Marie-Claude et Muriel sont exonérées de cet engagement. À sa très grande joie, Marie-Claude se retrouve avec Jean-Claude. Moi, je tombe sur Laure et Isabelle. Ben oui, on est onze pour cinq cabines, donc une de trois passagers, forcément. Je suis ravi, d’autant que ma très chère Katia couche ce soir avec Roger, et je sais qu’elle ne sera pas déçue. Au matin, ma nuit m’a vidé plutôt que reposé, mes deux compagnes se sont montrées gourmandes et généreuses en même temps.
Je suis très satisfait, car mes médicaments contre le mal de mer me protègent parfaitement, j’ai juste ressenti un léger malaise hier soir, mais c’est passé très vite. Nous allons déjeuner et les autres couples arrivent les uns après les autres. Marie-Claude vient m’embrasser tendrement. Elle est radieuse, cette nuit dans les bras de Jean-Claude lui a manifestement fait grand plaisir, j’en serais presque jaloux si son baiser du matin n’était si plein d’amour. Il ne manque plus que Léa et Noël qui arrivent bien tard. Leur nuit a dû être bien agitée aussi. La journée se passe entre piscine, sauna, sieste et inscriptions aux activités que nous souhaitons suivre. Le soir, retour au night-club où je remarque que Laure et Fabienne draguent un type d’une trentaine d’années, un grand brun qui danse d’une manière ultra-fluide, comme un danseur professionnel. Il est beau, en plus, je comprends les filles. Je crois que c’est Fabienne qui tient le bon bout et qui va peut-être nous faire une infidélité cette nuit. Roger regarde ça de loin et ne semble pas prendre ombrage des libertés que s’accorde sa compagne. C’est vrai qu’elle couche déjà régulièrement avec moi, de temps en temps avec Muriel, Jean-Claude et Noël, tout en restant très amoureuse de son mari. Cette nuit, Fabienne participe quand même au tirage au sort et se retrouve pour la nuit avec Jean-Claude. Elle profite de notre réunion pour déterminer les couples de la nuit pour nous demander si Thomas, l’homme qu’elle a bien chauffé ce soir, peut venir avec nous au sauna le lendemain. Il est seul et s’ennuie un peu, sa femme est bloquée dans sa cabine par un terrible mal de mer.
La vie est un éternel recommencement…
Fin
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