La femme coupée en deux !
Résumé du chapitre précédent :
Brigitte a joué avec moi la veille, en ménageant le chaud et le froid à mon égard. Elle m’a envoyé des photos d’elle « par erreur », me permettant de lui fixer un rendez-vous dans la nuit ? Nous nous sommes retrouvés en pleine nuit dans son salon et y avons vécu des moments torrides. Mais aussitôt après nos ébats, quelqu’un s’est levé dans la maison et est entré dans le salon.
Elle se relève et commence à ramasser ses affaires.
Je me demande bien où cette femme et cette histoire vont bien pouvoir m’amener.
Soudain, dans le couloir, un rai de lumière apparaît, la porte du salon s’ouvre…
C’est Philippe, il glisse sa tête dans l’ouverture de la porte, allume la lumière et nous découvre Brigitte et moi, nus dans le salon.
«Qu’est-ce que c’est que ce bordel ici ? »
Je suis tétanisé. Brigitte s’approche de lui, calmement, je sens l’orage approcher.
« Chut » lui dit-elle et, comme pour mieux le bâillonner, elle pose ses lèvres sur les siennes et lui roule un patin magistral.
Décidément cette femme a le don de ne pas répondre aux questions qu’on lui pose. Je profite de court répit pour ramasser mes affaires au sol et me rhabiller dans la pénombre d’un coin du salon.
Lorsque leurs lèvres se détachent enfin, Brigitte poser un doigt sur la bouche de son mari.
«C’est ce que tu voulais, non? »
Il ouvre la bouche mais ne trouvant rien à répondre à sa femme, il la referme presque aussitôt. Sans se retourner ni vers moi, ni vers son mari, Brigitte se dirige vers sa chambre, laissant Philippe incrédule. L’idée de me retrouver seul avec lui à cet instant précis m’effraie, si bien que j’effectue machinalement un pas en retrait. Il me jette un regard dont je ne saurais dire s’il était haineux ou inquiet, puis éteint la lumière avant de suivre sa femme dans le couloir.
Puérile vengeance, il me laisse comme un con dans le noir, à moitié à poil. J’ai connu des moments plus fastes. Je n’ose plus bouger. Lorsque j’entends la porte de leur chambre qui se ferme, je me décide à sortir et me dirige sans faire de bruit vers ma couche dans la chambre de Damien.
L’avantage avec Damien, c’est qu’il reste où on l’a laissé, et avec ses ronflements, on peut le surveiller à distance. Il dort comme un loir et n’a vraisemblablement aucune idée de ce qui vient de se passer. J’avance à tâtons vers mon matelas et m’y allonge fébrilement. Évidemment, je ne dors pas et, entre les respirations de Damien, j’essaie de tendre l’oreille afin de percevoir un bruit provenant du couloir ou de la chambre de ses parents. Rien…
Le film de ces deux dernières journées repasse en boucle dans ma tête, je ne comprends pas le petit jeu que me mène ce couple, je pensais qu’ils étaient complices dans leurs jeux, mais la réaction de Philippe m’interroge. Il a joué au petit poucet, semant des petits cailloux érotiques qui me menaient droit à sa femme mais, à son attitude, il semblerait qu’il n’était pas au courant que Brigitte ait accepté une entrevue coquine avec moi cette nuit.
Je tourne et retourne la situation dans tous les sens sans réussir à me convaincre de l’exactitude d’un scénario. Je finis par m’endormir au petit matin.
Nous sommes réveillés par Philippe qui ouvre les volets de notre chambre en nous disant qu’il est l’heure de se lever car ils doivent emmener Damien à son stage de voile en Haute Savoie. La tête dans mon oreiller, je regarde Philippe du coin de l’œil. Il n’a plus la même mine déconfite de cette nuit et a plutôt l’air de bonne humeur.
« Allez, debout les garçons, c’est une belle journée, vos petits-déjeuners vous attendent. Damien, presse-toi un peu, tu as encore à préparer ta valise ».
Je me retourne enfin et pose un pied par terre. Philippe me regarde en souriant.
« Salut, bien dormi ? »
« Euh oui, merci ».
« P’tain, laisse-nous tranquilles », grommelle Damien dans son coin.
« Bon, je vous attends dans la cuisine. À tout de suite ».
Il quitte la pièce, juste avant de sortir, il se retourne à nouveau vers nous.
« Et baissez les étendards avant de sortir, ce n’est pas encore le 14 juillet, vous serez plus présentables… Nous lance-t-il.
Il accompagne ses paroles d’un clin d’œil appuyé dans ma direction.
Je ne percute pas tout de suite, mais en baissant les yeux, je m’aperçois que mon caleçon est largement déformé par une belle érection matinale. À ce moment précis, je pense instantanément au fait que ma queue porte encore les effluves de la chatte de Brigitte, ce qui évidemment, ne m’aide pas à me calmer.
Damien fini par se lever, il a encore une tête de champignon ce matin, j’ai peut-être un peu forcé la dose hier soir pour pouvoir être tranquille cette nuit. Les yeux gonflés, les cheveux en pétard, il m’adresse un « s’lut » avec une voix d’ours des cavernes.
« C’était vraiment top, le concert hier soir ».
« Oui, on s’est bien éclaté, surtout vous deux », en prenant l’air le plus crédible possible, car je n’ai absolument rien suivi du concert de la veille, tout mon esprit étant monopolisé par le rendez-vous que Brigitte et moi nous nous étions fixé par SMS.
Nous nous dirigeons tous les deux vers la cuisine. J’ai le cœur qui bat la chamade. À ma grande stupéfaction, mais pouvait-il en être autrement ?, ils agissent avec moi comme si de rien n’était, Brigitte se lève pour nous faire la bise, d’abord à son fils, puis à moi.
« Café ? » me demanda-t-elle.
« Euh, oui s’il vous plaît ».
Damien comme à son habitude s’installe à table et attend de se faire servir. Le repas se passe autour de sujets banals.
« Alors ce concert hier soir? » nous, demande Brigitte.
« C’était génial », lui répond Damien en se lançant dans la description de la scène, la démesure du show, le son à couper le souffle et surtout la présence scénique de son groupe favori.
Pendant ses explications, Brigitte et Philippe me regardent tour à tour en me lançant quelques sourires, ceux de Brigitte en particulier sont assez équivoques. Cela est bien la preuve que je n’ai pas rêvé la nuit passée…
Je n’avais pas osé la regarder lorsque nous sommes entrés dans la cuisine, au fur et à mesure du petit-déjeuner, je prends de l’assurance et détaille tout son corps en partie dénudé en cette chaude matinée du mois de juin, de ses jambes, seulement recouvertes en haut par un petit short, à son cou gracile. J’allai replonger dans la profondeur du décolleté de sa nuisette lorsqu’elle m’adresse la parole :
« Et toi, quel est ton programme aujourd’hui ? »
« Moi, il faut que j’aille à Gérardmer pour me trouver un endroit ou planter ma tente, je commence la saison demain, et pour l’instant, je n’ai pas encore pied à terre ».
« Pourquoi ne pas t’installer ici », m’interrompt Philippe, « il y a de la place, et comme Damien sera parti ».
« Hein ? Euh… Ben je ne sais pas, je pensais plutôt trouver un camping pas trop cher ».
« C’est idiot » coupe Damien, « tu vas dépenser une partie de ton salaire pour rien. Autant que tu t’installes ici. Moi ça ne me dérange pas, ma chambre sera libre ».
Je regarde Brigitte depuis la proposition de Philippe, elle arbore un petit rictus au coin des lèvres. Les voilà qui recommencent leur petit jeu, c’est Brigitte qui me chauffe et Philippe qui me tend des perches. Damien s’y met aussi maintenant, mais il abonde dans le sens de ses parents, c’est évidemment sans arrière-pensées.
Nous savons pertinemment Philippe, Brigitte et moi ce que signifie cette proposition. Les images et les sensations des doux moments passés avec elle cette nuit, me reviennent instantanément en tête. Je ne peux finalement qu’accepter l’idée de prolonger cette expérience.
Voyant mes yeux dans le vague , Brigitte interrompt ma rêverie :
« Alors qu’en penses-tu ? » me dit-elle.
« Bon, ben si ça ne vous dérange pas, OK, ce sera avec plaisir ».
J’ai involontairement appuyé sur le mot plaisir à la fin de ma phrase, Damien ne s’est aperçu de rien, mais Philippe et Brigitte qui disposent de toutes les clés de lecture m’ont répondu par un large sourire.
Philippe et Brigitte se tournent alors l’un vers l’autre et s’embrassent à pleine bouche, comme si un pacte venait d’être scellé entre eux. Damien les regarde éberlué :
« Hé, il y a des endroits pour ça ! Vous pourriez vous tenir, quand même. Bon, je vais préparer mes affaires ».
Damien sort de la cuisine, nous laissant tous les trois seuls. Finalement le cocu dans cette histoire, c’est lui, Damien, à cent lieues de se douter de ce qui vient de se tramer.
Brigitte lâche la bouche de son homme, elle se lève, vient vers mi et me dispense le même traitement, nos bouches se collent, nos langues se mêlent l’une à l’autre. Je regarde Philippe du coin de l’œil, il semble apprécier, j’en profite pour glisser mes mains sous son short et commence à lui malaxer les fesses. Elle quitte ma bouche et me regarde, amusée.
« Sois patient, regarde dans quel état tu te mets, me dit-elle à mi-voix, en désignant l’érection qui vient de prendre forme entre mes jambes.
« Mais c’est toi, c’est vous qui…
Philippe nous coupe :
« Dis donc, du coup tu n’as plus rien de programmé pour aujourd’hui ».
J’ai l’impression qu’il a hurlé cette phrase, en fait il a parlé suffisamment fort pour être bien sûr que Damien l’entende.
« Si tu veux, tu peux nous accompagner en Haute Savoie, comme ça, tu verras où se passeront les cours de voile de Damien » reprend Philippe.
Brigitte m’embrasse le cou et me murmure à l’oreille :
« Viens…
J’abandonne instantanément toute envie de résister et me fie à ses conseils.
« Ah oui, j’en serais ravi, c’est ou déjà ? »
« Entre Évian et Thonon-les-Bains », nous cri Damien depuis sa chambre, tu verras c’est très joli.
« Très, très joli » reprend Brigitte à mon oreille en me léchant le lobe.
Elle m’embrasse à nouveau et quitte la cuisine pour aller se préparer.
« Départ dans une heure », lance-t-elle à toute la maisonnée.
J’en reste coi et demeure immobile quelques instants, Philippe qui m’observe en souriant me dit :
« Impossible de lui résister, n’est ce pas ? »
« Je dois admettre que je n’essaie pas trop » répondis-je en me grattant l’arrière de la tête, l’air gêné.
« J’ai bien vu cette nuit…
Houla, il aborde d’emblée le sujet sensible ? Ne sachant quoi répondre, car même si son attitude est bienveillante, je crains qu’il n’ait encore de la hargne à mon égard, je décide d’aller illico me préparer dans une autre pièce afin d’éviter cette conversation. Avant que je ne sorte, il m’interpelle :
« Ne t’inquiète pas. Après tout, c’est moi qui ai lancé ce petit jeu. Mais je ne pensais pas que cela marcherait si vite et si bien, et te trouver avec Brigitte cette nuit m’a un peu décontenancé, je dois l’admettre, mais cela m’a aussi terriblement excité.
« Euh…
« Ne cherche pas de réponse inutile, va plutôt te préparer sinon nous allons être en retard. Et s’il te plaît, pas de gêne entre nous…
Cette brève mise au point me rassure autant qu’elle me ravi, car le baiser de Brigitte tout à l’heure, devant son mari, n’était pas une provocation à son égard mais bien la perpétuation du jeu que nous avions commencé tous les trois.
Une heure plus tard, tout le monde est prêt à partir, nous nous installons dans la voiture. Philippe prend la place du conducteur, Brigitte est assise à côté de lui, vêtue d’une petite robe verte à bretelle. Elle a eu le bon goût de mettre un soutien-gorge sans bretelles afin d’éviter les chevauchements disgracieux.
Lorsqu’elle s’assoit dans son siège, sa robe remonte légèrement dévoilant ses cuisses jusqu’à la lisière de son entrejambe. Je repense instantanément à ce qu’elle m’a dit la veille :
– Porte-t-elle le string noir avec lequel j’ai essuyé mon sperme après nos ébats de cette nuit ?
Décidément, Brigitte sait s’insinuer dans mes pensées à chaque instant. Sans un regard, sans un geste vers moi, elle me hante.
Damien et moi nous nous installons à l’arrière, ce qui n’est pas aisé étant donné que nous avons dû rabattre l’un des sièges afin de pouvoir rentrer tout son matériel dans la voiture. Nous sommes tous les deux serrés l’un contre l’autre derrière Philippe dans une position assez inconfortable. La route va être longue !
Heureusement, après une heure de route, Philippe propose que nous nous arrêtions pour déjeuner, à Saint Louis.
À suivre…
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