L’odieux chantage 3
Je rentre directement chez moi après cette journée si mouvementée, je suis exténuée. Le lendemain j’ai un message de « Maitrevoyeur » :
« Tu as bien obéi, je suis satisfait mais attention, la prochaine fois c’est moi qui décide quand tu peux arrêter de faire ce que je demande, c’est clair ?
Je t’enverrai d’autres exigences plus tard »
Rien de bien passionnant ne se passe le reste de la semaine, jusqu’au vendredi. Seul Roland me fait une réflexion en disant qu’il trouvait ma robe de l’autre jour plus jolie… Le plus intéressant survient un peu plus tard lorsque j’entends le Boss hurler dans son bureau.
« Ce n’est pas vrai ! Cette saloperie d’ordinateur est encore en panne ! »
Comme je suis dans le couloir pour aller dans mon bureau, je poursuis jusqu’au sien et lui dis :
« Qu’est ce qui vous arrive, Daniel ? L’informatique vous fait des misères ? »
« Ne m’en parlez pas, cette saleté vient de s’éteindre pendant que je travaillais dessus. Quand je redémarre ce merdier, ça me fait une espèce de je-ne-sais-pas-quoi à l’écran. Je n’y comprends rien. »
« Ne comptez pas sur moi pour vous aider, je suis tout juste capable de démarrer le mien ».
« Pourtant Régis est passé bricoler dessus car j’avais déjà des trucs bizarres mais là, c’est pire ».
« Ah oui, je l’ai vu passer mardi cette semaine »
« Non, c’était la semaine passée, mercredi ou jeudi, je sais plus »
« Ah bon ? Je ne l’ai pas vu pourtant »
« Oui, il est passé en coup de vent. Je l’avais déjà appelé à cause de ce foutu PC.
Cette nouvelle m’éclaire soudain l’esprit : mercredi ou jeudi et je reçois le mail de mon maître chanteur le vendredi. Comme par hasard, Régis a eu accès à l’ordinateur du patron. Comme par hasard, il est dans mon bureau le mardi, jour où je dois me vêtir de cette fameuse robe. Je tourne et retourne tout ça dans ma tête toute la journée et, plus le temps passe, plus je suis persuadée d’avoir raison.
Je demande à Véronique de passer le soir pour lui parler de ma découverte et elle est d’accord avec moi. Nous avons enfin un nom à mettre sur « Maitrevoyeur ». Mais elle me pose alors la question essentielle :
« Alors, qu’est-ce que tu comptes faire ? »
« Je ne sais pas, c’est délicat. En parler au patron serait gênant, il faudrait avouer que j’ai regardé son courrier mail et que je sais qu’il sait tout de mes « cours ». Et puis l’autre salopard pourrait envoyer les photos par vengeance »
« Tu lui diras de me mettre dans la liste des destinataires »
« Très drôle, aide-moi donc, plutôt que de faire des blagues douteuses. Si tu veux des photos, j’ai qu’à poser pour toi, tu en auras autant que tu veux comme ça… »
« C’est une bonne idée ça ! » Répond Véronique un grand sourire aux lèvres.
Mais voyant que je lève les yeux au ciel, elle poursuit :
« Le meilleur moyen d’arrêter ce chantage et de supprimer le moyen de pression qu’il a sur toi ».
« Oui, mais comment ? »
« Il faut que tu reprennes ces photos. »
« Facile, et comment je sais où il les a mises ? »
« Bien c’est facile, non ? »
« Non, désolée, je ne vois pas où tu veux en venir »
« C’est pourtant simple et j’en suis presque sûre à cent pour cent. Tu dis que ce Régis est un spécialiste des ordinateurs ? »
« Oui, il adore ça visiblement »
« Il a trouvé les photos sur l’ordi de ton patron et il en a fait quoi après, à ton avis ? »
« Bien… Mais oui, il les a mises sur le sien. Il se balade toujours avec un ordinateur portable quand il vient chez nous »
« Voilà ! Ce n’est pas compliqué »
« Oui, pas bête en effet. Mais comment mettre la main sur son portable et comment retrouver les photos dessus ? Je perds déjà la moitié des trucs sur le mien alors que c’est moi qui les mets quelque part ».
« Bon, je vois qu’il va falloir que je te fasse une formation moi aussi. Disant cela, elle affiche un sourire pervers à souhait »
« Oui, je suis très nulle en ordinateur »
Véronique s’arrête de parler et réfléchit quelques minutes, je n’ose l’interrompre dans sa réflexion. Elle reprend enfin la parole :
« Je crois que j’ai une idée. Tout d’abord il faut connaître le nom qu’il a donné à tes photos. J’ai vu que celles que tu m’as montrées s’appellent « Chris» suivi d’un chiffre. Il y a de forte chance qu’elles se nomment toutes comme cela »
« Comment je fais ? »
« Dès qu’il t’envoie un nouveau message, tu lui dis que tu ne connais pas ces photos et que ça t’excite de les voir et que tu voudrais qu’il te les envoie toutes par mail. En plus, ce n’est même pas mentir »
« Oui c’est vrai que je ne les connais pas »
« C’est surtout vrai que ça va t’exciter de les voir »
Et elle rigole toute contente de sa blague.
« Admettons, et après ? »
« Après, il faut sortir le grand jeu. Tu lui dis que tu sais qui il est. Que ce que tu as fait sous ses ordres t’a plu et que tu aimerais faire beaucoup plus, rien que pour lui ».
« Beaucoup plus ? C’est ça ton idée ? »
« Attends, rien que pour lui, j’ai dit »
« Quoi, par exemple ? »
« Je ne sais pas, un truc que l’on fait en privé. Un striptease ! Voilà ce que tu vas lui proposer. Il faut un moyen d’aller chez lui et un striptease ; c’est l’idéal »
« D’accord je vois, pas bête non plus ça ! Mais une fois chez lui, je fais comment pour mettre la main sur son ordinateur »
« Là, il va falloir improviser sur place. Il faut que tu trouves une excuse pour être seule une fois que tu as mis la main sur son ordi. Maintenant je t’explique comment retrouver les photos dessus en fonction de leur nom… »
S’ensuivent de longues explications que j’essaie de comprendre et, après un certain nombre de manipulations avec mon nouveau professeur sur mon ordinateur personnel, j’arrive enfin à maîtriser ce nouveau savoir.
Le lundi arrive, je suis impatiente de mettre notre plan à exécution. Je suis presque contente de voir qu’un message de « Maitrevoyeur » m’attend.
« Je veux que tu achètes cette robe pour jeudi, c’est le même site que la dernière fois. Tu sais comment faire. Et complètement nue dessous ! »
Je clique sur le lien et je découvre une robe encore plus extravagante que celle de la semaine passée. Un peu moins court mais tout le haut est en voile transparent. On voit parfaitement les seins du mannequin sur la photo. Le côté de la robe est fendu jusqu’à la taille. Malgré tout, j’envoie le message prévu :
« Avant j’aimerais beaucoup voir toutes les photos que vous avez. Je ne les connais pas et je trouve très excitant de me voir ainsi dessus. Pouvez-vous me les envoyer ? »
La réponse tombe rapidement :
« Tu es vraiment une salope toi ! D’accord, voilà pour toi. »
L’émail contient tout un tas d’images, il m’a tout envoyé. Comme le pensait Véronique, tout commence par Chris et nombre. Je ne peux m’empêcher de toutes les visionner et je suis bien obligée d’admettre que Véronique avait aussi raison sur l’autre point…
Un peu perturbée par cette constatation j’interromps mon visionnage et je décide de sortir le grand jeu. J’envoie l’émail selon l’idée fomentée par Véronique.
« Régis, je sais que c’est toi ; j’ai tout compris. Ce que tu m’as fait faire l’autre jour m’a beaucoup plu, excitée. Je me suis caressée toute la nuit à cause de toi. Je voudrais en faire plus, rien que pour toi, ça serait terriblement plus excitant. »
J’envoie. Pas de réponse pendant plus de deux heures. Je désespère, le plan de Véronique qui me semblait si génial tourne-t-il à la catastrophe ? Mais répond, bon Dieu ! Je m’attends à recevoir le même mail que tout à l’heure avec mes photos mais avec tous mes correspondants en copie. Je suis incapable de faire quoi que ce soit. Mon cerveau refuse de se concentrer sur autre chose. Une réponse enfin, je me jette dessus :
« Qu’est-ce que tu proposes ? »
Ouf, pas de catastrophe ! Il a mordu au piège. Ma réponse est aussi rapide que mes doigts me le permettent.
« Un striptease rien que pour toi. Toi et moi seul. J’ai toujours rêvé de faire un striptease pour quelqu’un. On pourrait aller chez toi, quand tu veux. »
La réponse est immédiate cette fois-ci :
« Pourquoi pas chez toi ? »
Merde, ce n’était pas prévu ça ! Il faut que je trouve une excuse. Je n’ai pas fait le ménage ? Non ça, il s’en fout certainement, voyons… J’ai trouvé :
« J’ai mes parents à la maison en ce moment. Je ne peux pas. »
La aussi la réponse fuse :
« OK, je te dirai comment t’habiller et quand. »
Je respire enfin et j’appelle aussitôt Véronique pour lui annoncer la nouvelle :
« Véronique, ça y est ! Ça a marché. Il veut que j’aille chez lui pour un striptease »
« Il t’a envoyé toutes les photos ? »
« Oui, aussi, et comme tu disais, elles commencent toutes par Chris et un nombre.
« Envoie-les-moi maintenant, que je voie ça ! »
« Tu es sûre que c’est pour le nom des photos que tu voulais qu’il me les envoie ? »
« Oui, bien sûr, mais autant en profiter un peu aussi… »
« Et c’est moi qui suis une cochonne après ça ! Voilà, c’est fait »
« Parfait ! Et maintenant ? »
« Il doit me recontacter, j’attends »
Attendre, c’est le mot juste et c’est ce que je fais toute la journée sans plus de nouvelle. Le lendemain un message m’attend :
« Je veux que tu mettes ça dessous. Pour le reste, je te fais confiance et ne me déçois pas. Je veux que tu sois vendredi vers 17h00 à l’adresse suivante. »
Encore une fois un lien Internet m’amène sur le site de vente en ligne habituel. Je découvre une guêpière bustier mauve et noire ; elle soutient à peine les seins en n’en couvrant qu’une faible partie. Elle s’arrête bien sûr au niveau du ventre, des jarretelles en sortent pour aller accrocher des bas. Si tu as un porte-jarretelles et des bas, emmène-les, sinon tu les achètes aussi »
Je regarde l’adresse donnée, je connais bien la rue. Elle n’est pas très loin d’ici. C’est un quartier fait de vieux appartements.
Jeudi ma commande est arrivée comme prévu. Véronique, curieuse de voir ça, est là aussi ce soir.
« Allez ! Enfile ça vite que je vois de quoi tu as l’air »
Je me déshabille pour enfiler la guêpière et le reste. Tout en finissant d’attacher les bas, je demande :
« Alors, tu en penses quoi ? »
« Que je vais te sauter dessus dans quelques secondes, tellement tu es craquante »
« J’espère qu’il ne fera pas la même chose, ce n’est pas ce que je cherche ».
« Pas sûr, là tu es vraiment trop sexy ! »
« Bon, j’en déduis que ça te plaît ; ça aura au moins été un achat utile pour plus tard »
Je n’avais pas encore pris le temps de me regarder, aussi je me dirige vers mon grand miroir. Effectivement, c’est sexy et je prends un réel plaisir à me regarder. Ma poitrine est à peine contenue par le bustier, mes aréoles débordent de la dentelle au moindre mouvement. En me trémoussant au rythme d’une musique imaginaire et en faisant semblant de m’effeuiller, je dis :
« Alors, je vais être à la hauteur ? »
« Je n’ai aucun doute là-dessus. Je t’accompagnerais bien pour profiter du spectacle », répond Véronique.
« Ça risque d’éveiller ses soupçons, même si cela me rassure »
« Oui, j’en ai peur et tu comptes mettre quoi par-dessus ? Il faut trouver quelque chose qui fasse durer ton striptease en longueur pour te laisser le temps de repérer son ordinateur et de trouver un moyen de l’approcher».
« Je n’y ai pas encore réfléchi »
« Tu devrais conserver la tenue de tes clichés ; ça me paraît adapté à la situation »
« Oui, pourquoi pas. Maintenant, il y a plus qu’à espérer que tout se passe bien. Je commence à angoisser pas mal »
« T’inquiètes pas, tu verras tout ira bien. Dis-lui pour que tout soit bien clair, que tu veux juste faire ton show parce que cela t’amuse mais pas plus. Qu’il peut regarder, mais pas toucher »
La dernière phrase de Véronique ne me rassure qu’à moitié mais je trouve quand même l’idée bonne. Elle reste avec moi le restant de la soirée ce qui permet de me détendre et de penser à autre chose.
Le lendemain je revêts donc ma tenue d’étudiante avec les dessous demandés accompagnés d’un beau string : ça fera toujours un truc de plus à enlever, si besoin. Je vois peu de monde dans la journée, seul le patron me regarde avec un air étonné pour me demander si j’ai cours avec Suzanne. Je prends l’air le plus surpris possible pour répondre :
« Non pourquoi, elle n’est plus malade ? Vous avez des nouvelles ? »
« Non, pas récemment, je demandais ça juste comme ça, comme on est vendredi… »
« Et il est reparti, un sourire coquin sur le visage, visiblement peu convaincu de ma réponse ».
L’heure du rendez-vous arrive enfin. Je dis enfin car toute cette journée m’a paru si longue tellement mon angoisse montait crescendo au fil des heures. Aussi je sens cela comme une délivrance. Toute la journée je me suis demandé comment j’allais faire pour mettre la main sur son ordinateur et agir dessus.
Je vais bientôt savoir si je vais être à la hauteur. Je marche jusqu’à l’adresse car c’est proche de l’agence ; j’ai d’ailleurs garé ma voiture à proximité ce matin, en prévision d’un départ précipité.
C’est bien un immeuble ancien comme je le pensais. Me voilà devant la porte, je prends ma respiration et je sonne. Les secondes défilent et elle s’ouvre enfin. Régis m’apparaît et il a l’air encore plus embarrassé que moi. Je pourrais presque avoir pitié, si les circonstances étaient différentes.
« Euh… Entrez ! Entre… Me bafouille-t-il »
Il est loin du rôle qu’il jouait durant nos échanges par mail. Je pénètre dans un hall assez grand pour un appartement que je présume petit. Il semble prendre de l’assurance car il me dit sur un ton plus volontaire :
« Avance par là, on va se mettre dans cette pièce »
Tout en avançant j’examine autour de moi, aussi bien pour repérer les lieux que pour voir si j’aperçois ce maudit ordinateur. Plusieurs portes donnent sur le hall, je devine les toilettes au poster qui en orne une. Pour le reste, c’est plus simple car je peux voir à l’intérieur des pièces : une petite cuisine, une chambre et la pièce où je me dirige. Mais point d’ordinateur en vue, ça commence mal.
On rentre dans ce qui doit être un salon, il y a pas mal de bazar un peu partout. Un canapé trône au milieu, des affiches, des étagères le long des murs, l’ensemble donne l’impression d’avoir été meublé de bric et de broc. L’appart d’étudiant dans toute sa splendeur. Régis s’affale sur le canapé et prend une bouteille posée devant lui sur une table basse et se sert ce qui me semble être du whisky. Il me demande :
« T’en veut un ? »
Sans répondre, j’opine de la tête : un verre d’alcool fort me donnera du courage, j’en ai bien besoin. Il me tend mon whisky et dit avec un ton encore plus assuré que tout à l’heure :
« Alors, tu as fait ce que j’ai demandé ? »
« Oui »
« Pour le reste j’espère que tu ne vas pas me décevoir »
Son regard fuit le mien et il ajoute :
« Sinon, tu sais ce que je ferai »
« Oui, je pense que ça ira »
Disant cela, j’écarte le long manteau qui me couvre toujours. Il peut alors voir en réel ce qu’il a certainement admiré en photo : ma veste bleu marine aux boutons dorés, ma jupe courte plissée bleu, mes bas blancs plantés dans mes escarpins. Tout en me tendant un nouveau verre d’alcool, Régis me dit :
« Super, tu es prête à renter en fac à Cambridge, tu es vraiment une… Sexy ! »
Il a eu du mal à dire le nom qu’il m’a si souvent donné par mail, pas si courageux que ça, le gars. Je bois mon nouveau verre rapidement pendant que Régis me dit :
« Je vais mettre de la musique, il faut ça pour un striptease »
Il attrape une télécommande et une musique rock envahit la pièce puis il s’affale de nouveau dans le canapé. Je comprends que c’est à moi de jouer. J’ai beau fouiller la pièce du regard, je ne vois toujours rien qui ressemble à son ordinateur. Tout en reposant mon verre, je lui dis que je prends plaisir à me montrer mais qu’il ne doit pas toucher sans mon autorisation. Il grommelle quelques mots que je considère comme un accord.
« Bon, tu démarres ? »
En guise de réponse j’ôte mon manteau que je balance dans le hall et je commence à me dandiner au rythme de la musique. Je tourne sur moi-même, ce qui fait décoller ma jupe et déclenche l’enthousiasme de mon spectateur. Cela m’a permis de fouiller une fois de plus la pièce mais sans succès. Régis commence à s’exciter et en est à son troisième verre :
« Allez ! Allez, bouge ! Ouais, comme ça ! Enlève ta veste ! »
« Patience, laisse le plaisir monter. Sers-moi un autre verre, s’il te plaît »
Je descends d’un trait mon troisième verre tout en continuant à me trémousser. Je suis toujours très nerveuse et il me faut ça pour me détendre. Mais je me rends compte que l’alcool me monte déjà à la tête, je n’ai rien dans l’estomac depuis ce matin. Ce n’est pas une bonne idée finalement ce whisky, mais trop tard maintenant.
Je dégrafe les boutons de la veste un à un en partant du bas. Elle s’ouvre enfin sur mon chemisier blanc transparent. Je joue avec les pans de la veste pour le découvrir ou le cacher pendant quelques secondes puis je fais glisser ma veste sur les épaules et finalement la laisse tomber au sol en secouant les bras. D’un coup de pied, je l’envoie valser dans le hall par la porte restée ouverte. Le chemisier laisse bien voir en transparence la guêpière exigée par Régis, ce qui déclenche son enthousiasme et lui donne envie d’un autre verre, il en sert un autre pour moi par la même occasion.
J’ai déjà la tête qui tourne et me sent de plus en plus grisée par la boisson et la situation. Quand il me tend le verre, je le prends sans réfléchir, mécaniquement, et bois une longue gorgée. Je sens la chaleur me monter de plus en plus aux joues. Je voulais me détendre, c’est réussi. D’ailleurs Régis le remarque car il ajoute.
« Bois encore un coup, tu danses de mieux en mieux ! »
Je ris comme une bécasse et je m’enfile une gorgée de plus. Ma gorgée est si importante que je repose un verre vide, toute surprise qu’il le soit déjà. Régis aussi est maintenant très détendu sous l’effet du liquide made in Scotland et il se lâche.
« Vas-y salope remue ton cul, danse et fous-toi à poil! »
En réponse, je me mets à secouer ma poitrine pour bien la mettre en valeur. Mes seins s’agitent en tous sens, à peine retenus par le bustier. L’effet de l’alcool est encore monté d’un cran, je suis franchement pompette et contrairement à ce qui était prévu, je prends plaisir à cette situation. J’en oublie la cause, la raison de ma présence ici et l’excitation qui a toujours été présente en moi passe au premier plan. Je m’entends même demander un autre verre que Régis s’empresse de servir encore plus empli que les précédents et de me le tendre. Je bois et garde le verre à la main tout en continuant ma danse sensuelle.
« Allez, finit ton verre et enlève ta chemise »
De plus en plus enivrée, aussi bien par la boisson que par mon show, je bois d’un trait ce qui reste et lui lance le verre qu’il essaye d’attraper au vol. Il lui échappe et après une partie de ping-pong entre ses deux mains, il tombe sur le divan ; je rigole encore plus. Je tire mon chemisier hors de la jupe et fais sauter les boutons un à un.
« Ouais ! C’est ça, salope, montre-moi tes melons »
J’ai arrêté de compter les verres qu’il a bus ; il est encore plus imbibé d’alcool que moi et ne fait preuve d’aucune retenue désormais. Comme pour la veste tout à l’heure, je joue avec les pans du chemisier un moment et les écarte d’un coup dévoilant la guêpière et son contenu. Je mets à nu mes épaules et laisse le chemisier tomber au sol. Comme pour le reste, je le fais voler vers le hall du bout du pied. La poitrine en avant, je me trémousse. Mes seins tressautent et s’échappent à moitié des bonnets, les bouts tendus ont passé la frontière de la dentelle et exhibent fièrement leur excitation. En me penchant en avant, je prends mes nichons à pleine main par-dessous, ce qui finit de les rendre visibles dans leur totalité. Régis est aux anges
« Montre-moi ton cul de salope maintenant, fais-moi bander ! »
Je rigole comme une gourde enivrée que je suis par ces paroles. Je lève les bras au ciel en dessinant des arabesques au rythme de la musique et toujours en agitant ma poitrine nue qui ballotte à n’en plus finir.
« Ton cul, salope ! Je veux voir ton cul ! »
Obéissants, mes doigts descendent et passent entre mon ventre et la jupe, tirant le tissu pour l’écarter de ma chair. Je joue sur l’élastique pour la faire tomber. Elle commence son chemin vers le bas mais mes hanches trop larges bloquent le passage. Je tourne alors le dos à Régis et, en dandinant des fesses, mes mains vont vers la fermeture éclair. Je l’ouvre tout en me cambrant en arrière pour bien faire ressortir mon cul. Dans cette position, même avec la fermeture éclair grande ouverte, la jupe peine à passer la large courbure de mon bassin mais un coup sec en a raison. La jupe se retrouve autour de mes chevilles, je reste le cul seulement recouvert de mon string. J’extirpe une jambe du vêtement et, de l’autre, je l’envoie rejoindre les autres dans le hall. Toujours dos à Régis, je me cambre de nouveau et agite mon croupion sous son nez au rythme de la musique. Mes mains glissent sur mes fesses, les écartent, jouent avec pour dévoiler mon intimité seulement recouverte de la fine dentelle du string.
« Tu as vraiment un super cul de salope ! »
Confortée par ce que je prends comme un compliment, je me déhanche pour bien agiter mes fesses sous son nez. Il me lâche alors une claque dessus, je me suis trop approchée on dirait. Loin de m’effrayer ce geste renforce mon excitation qui embrase tout mon être. Je me tourne pour lui faire face et, toujours en agitant mon bassin, je saisis le devant de mon string d’une main pour le rétrécir et n’en faire qu’un étroit bandeau de dentelle. Ma toison dépasse de part et d’autre. Je tire dessus pour jouer avec et il s’enfonce alors dans mon sexe, pénètre ma vulve, laissant mes lèvres l’avaler. Je reste ainsi, l’autre main en l’air décrivant des volutes alors que mon bassin fait des mouvements de va-et-vient au rythme des booms, booms, qui font vibrer les murs. Les yeux rivés sur ma chatte, Régis explose :
« Vas-y ! Fait péter ton string que je vois ta chatte de cochonne »
Dans l’état où je suis, il ne m’en faut pas plus ; mes doigts se glissent entre l’élastique et mes hanches. Je commence à décoller le slip de mon ventre. Je joue un moment ainsi le baissant et le remontant dès que les poils de mon minou dépassent par-dessus mais finalement mes mains le laisse là où il est.
« T’attends quoi salope, vas-y je te dis ! Je veux voir ta chatte de cochonne ! »
« Faut garder le meilleur pour la fin »
Je ne me rends même plus compte que j’ai vraiment tout oublié de la raison qui m’a fait démarrer ce striptease. Mes sens ont pris le dessus avec l’aide diabolique de la boisson qui me fait maintenant perdre totalement pied. Je me laisse aller à mes plaisirs les plus pervers une fois de plus. Je me tourne vers la porte et après m’être déchaussée, mes escarpins rejoignent mes autres vêtements au milieu du hall.
Je m’allonge sur le sol face à Régis, une jambe levée. Je commence à retirer un bas que je lui lance, l’autre suit rapidement le même chemin. Je reste au sol écartant les jambes tout en les caressant l’une après l’autre de façon suggestive. Mon regard doit donner à mon visage un aspect de débauche totale, je le sens malgré l’ivresse. Je me relève bien décidée à aborder l’étape finale.
Tout en glissant de nouveau mes doigts sous mon string au niveau des hanches, je m’entends dire :
« Tu veux voir ma chatte de cochonne, hein ? »
« Ouais ! Vas-y ! Montre-la ! »
Je descends le petit triangle de dentelle petit à petit, quand il arrive à mon entrejambe, une de mes mains se positionne pour masquer l’objet de tant de convoitise. Je pousse vers le bas de mon autre main le bout de tissu et je me tortille en suivant la cadence de la musique. Le string finit par dégringoler à mes pieds, je m’en saisis de ma main libre. Je m’en sers alors pour masquer mon sexe, le transforme en un cordon que je fais coulisser le long de ma chatte. Le contact de ce bout de lingerie frottant mes lèvres et le reste déclenche une vague de plaisir profond, j’ondule du bassin pour encore mieux le ressentir.
« Mets-toi à quatre pattes comme tout à l’heure et montre-moi encore ton cul de salope maintenant », me crie Régis imbibé d’alcool au bord de l’explosion.
Sans le moindre signe de rébellion, je m’exécute. Je lui lance mon string bien humide de mon plaisir. En quelques secondes, je suis le nez au sol, les fesses cambrées vers mon voyeur alcoolisé. C’est en levant la tête pour entamer une danse du fessier digne des mille et une nuits que la vision d’une sacoche attire mon attention quand je regarde dans le hall par la porte restée ouverte. Mon cerveau passablement embrouillé ne me permet pas de réagir immédiatement. C’est seulement après de nombreuses ondulations de mon croupion que je réalise enfin que cette sacoche posée contre le mur est celle qui contient l’ordinateur portable. Là aussi, le mot ordinateur ne fait pas immédiatement tilt dans ma tête, il me faut un certain temps pour me souvenir du but de ma visite. Je ne suis pas là pour me déhancher à poil devant Régis mais pour mettre la main sur ce maudit ordinateur. Par miracle, j’arrive à sortir suffisamment de ma torpeur et prendre la décision qui s’impose. Je me redresse sur mes jambes et j’entends Régis se plaindre :
« Oh, qu’est-ce que tu fous ? »
« Je dois aller aux toilettes, dès que je suis excitée ça me fait ça. Je reviens vite »
« OK, je vais voir si j’ai une autre bouteille pendant ce temps, celle-ci est vide ».
Je me lève la tête toujours embrumée, je passe dans le hall en prenant soin de fermer la porte derrière moi. Bien que mon esprit soit maintenant obnubilé par le but principal de ma visite, mon corps est toujours sous l’emprise de l’excitation qui refuse de me quitter. Je m’empare de la sacoche et je m’enferme dans les WC. Là, un deuxième miracle se produit, malgré la quantité de whisky ingurgitée, j’arrive à refaire les manipulations expliquées par Véronique. Je trouve un dossier où toutes mes photos sont rangées, j’efface comme me l’a expliqué Véronique et vérifie de nouveaux. C’est fini il n’y a plus de trace nulle part, même dans sa messagerie. J’entends alors Régis qui s’impatiente :
« T’arrive ? J’ai trouvé une autre bouteille. Je veux voir ton cul moi ! »
»Oui, oui ! Une minute… »
Je me précipite pour tout remettre en place et, aussi étrange que cela puisse paraître, j’ai un moment d’hésitation car j’ai pris beaucoup de plaisir durant mon striptease et l’alcool est toujours en train de m’engluer les méninges, de plus en plus. Je suis à deux doigts de franchir la porte toujours nue dans ma guêpière pour rejoindre Régis quand finalement je me reprends et je me dis « mais qu’est que tu fais ? ».
J’attrape mon manteau qui gît sur le sol, l’enfile rapidement ainsi que mes chaussures. Je regroupe le reste de mes affaires présentes et m’enfuis par la porte les bras chargés de mes habits. La peur de succomber à la tentation et de revenir me fait forcer l’allure et je suis enfin dans la rue. Il fait nuit, la lumière du lampadaire m’éblouit, j’ai la tête qui tourne, je vacille. Je retrouve péniblement ma voiture, je sens ma démarche mal assurée et je suis incapable de conduire. Il faut que je demande à Véronique de venir me chercher, elle devait de toute façon passer ce soir pour savoir.
« Véronique ? C’est Christelle, tu peux passer me récupérer ? Je suis au début de la rue de la République. Je ne peux pas conduire, je t’expliquerai.
« D’accord, je suis justement en voiture pour aller chez toi et je ne suis pas loin ».
Peu de temps après, enfin je crois, la voiture de Véronique stoppe à côté de la mienne et je m’empresse de monter dedans. Sur le chemin je lui explique tous les détails en bafouillant, l’alcool rendant mon élocution difficile.
« Tu t’es bien débrouillée, tu es une championne et en plus t’as pris ton pied. Tu es vraiment incroyable, me dit Véronique le sourire aux lèvres »
« Oui, je suis passée près de la catastrophe mais j’ai pu reprendre mes esprits au bon moment finalement.
« Je ne suis pas sûre que tu aies complètement repris tes esprits comme tu dis, tu as vu comment tu es ? » me répond Véronique en rigolant de plus belle.
Je jette un coup d’œil sur ma personne et je vois que mon manteau est largement ouvert sur ma nudité, mise en valeur par ma guêpière. Véronique ajoute :
« Et ça à l’air de plaire au gars dans la camionnette à côté de moi et au cycliste de ton côté, il ne nous quitte pas d’une semelle depuis un moment ».
En regardant sur ma gauche je vois effectivement un cycliste tourner rapidement la tête quand je regarde vers lui. Je réponds alors d’un rire enivré :
« Si ça leur plaît ! Ça serait dommage de les en priver et puis accélère un peu, j’ai une excitation à assouvir et encore plus maintenant ».
« Ah, là, là, tu es vraiment… »
Patience la suite viendra bientôt…
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