Lettre d’une femme mariée 6
Rappel du thème général: Une femme s’engage auprès de son nouveau patron dans une relation torride avec « l’obligation » de relater à son mari les circonstances de sa mise en abîme par lettres différées.
Jeudi 21 mai
Mon tout tendre,
Cette fois notre dîner s’est passé d’une façon tout à fait sage, et c’est au moment où tu t’étais installé confortablement pour regarder à la télé un « vieux film » d’Hitchcock avec la superbe Grace Kelly que je me suis glissée sans bruit à tes genoux, comme une petite chienne, et que j’ai ouvert ta braguette :
- — Tu n’as qu’à imaginer que c’est elle qui te le fait !
Et pendant que je savais que tu continuais à regarder ton film, en observant cette actrice si séduisante et « classe », je t’ai sucé, aussi lentement qu’il est possible, pour que tu puisses savourer longtemps ton désir qui montait. J’avais ta verge si fièrement tendue dans ma bouche que je ne doutais pas de l’effet que te faisait ma caresse, mais qui résultait tout autant, sans doute, de la vision du beau visage de cette actrice disparue…
Ce matin, Michel m’a demandé de lui lire une nouvelle lettre. J’étais debout à ses côtés dans une posture que je voulais aussi digne que possible… alors qu’il était assis à mes côtés à me regarder, tout en caressant mes fesses nues après avoir fait tomber ma culotte à mes chevilles !
J’ai retrouvé Muriel comme convenu dans un autre restaurant du quartier, un peu plus modeste, mais où nous étions sûres de ne pas être dérangées.
Cela me faisait tout drôle de me retrouver ainsi face à elle, alors que nous étions chacune dans la confidence de ce qui devait se passer… Nous étions tout juste devenues secrètement amies qu’il fallait nous apprêter à devenir amantes ! Tout cela avec la participation de celui qui était devenu, déjà pour l’une et l’autre, notre amant favori !
J’étais certaine de la fermeté de mon désir à vouloir réaliser ce fantasme, sans trop savoir quel en serait le scénario… mais si j’avais demandé que nous nous rencontrions d’abord Muriel et moi, c’était parce que je voulais être sûre de la clarté de son propre désir.
- — Comment t’en a-t-il parlé ?
- — Il m’a annoncé qu’il voulait réaliser avec moi un nouveau fantasme et il m’a dit que tu serais présente. Voyant ma surprise, il m’a simplement exprimé que tu étais d’accord ! Tu ne peux pas savoir comme brusquement je me suis sentie heureuse ! J’étais heureuse de découvrir que tu me trouvais à ton goût, parce que tu me plais beaucoup… J’étais heureuse aussi de partager avec toi, comme nous avions partagé nos confidences, une part de ma sexualité qui, en la présence unique de Michel, me renvoie souvent à ma propre solitude.
Et puis elle s’arrêta brusquement et je devinai alors qu’elle avait quelque chose à me dire qui lui était plus difficile…
- — Il faut que je te dise quelque chose d’important dont je n’ai pas encore eu le temps de parler… J’ai depuis une semaine une autre relation que celle que je vis avec Michel !
Cette nouvelle me fit un réel plaisir et j’étais prête à la complimenter, mais elle reprit rapidement l’initiative.
- — Le problème c’est que c’est avec quelqu’un que tu connais bien !
Elle n’avait, bien sûr, pas besoin de m’en dire davantage. Je connaissais sa complicité avec Andrew et si j’avais été plus attentive, un peu moins absorbée par mes problèmes personnels, j’aurais pu constater qu’un rapprochement supplémentaire s’était esquissé entre eux ces derniers temps.
Cela, évidemment, ne facilitait pas notre projet. La situation, tant qu’elle concernait des adultes consentants, bien que perverse, était pour moi tout à fait acceptable. Avec la présence d’Andrew dans la « partie », alors que je devinais que pour Muriel il était hors de question d’avoir à lui en parler, s’instaurait quelque chose de malsain. En découvrant que notre relation à trois était en vérité une relation à quatre dans le cadre fermé de notre agence, je me mis même à penser qu’il y avait quelque chose soudainement d’un peu glauque dans la réalisation de nos plans. Je voyais cette possible « partie de jambe en l’air » comme une triple trahison à l’égard d’Andrew qui de plus, s’il venait à le savoir, pourrirait durablement nos rapports à l’agence, avec la certitude de faire éclater l’équilibre fragile qui jusqu’ici y régnait. Et puis j’avais du respect et même de la tendresse pour ce beau jeune homme discret dont je découvrais pour la première fois un élément de la vie amoureuse. Je n’avais aucune intention de le voir souffrir en ayant conscience de la violence qui résulterait pour lui d’une possible révélation ! Et je ne comprenais pas l’attitude de Muriel qui venait de se découvrir un nouveau soupirant que je savais beau et plein d’esprit !
- — Comment peux-tu accepter cela vis-à-vis d’Andrew ?
- — Je ferai tout pour qu’il n’en sache rien ! Et puis vivre cette expérience, cela ne veut pas dire s’installer dans une relation à trois ! J’ai juste cette envie très forte d’éprouver ce nouveau territoire et j’ai du plaisir à savoir que ce sera avec toi ! Je n’ai jamais fait l’amour avec une femme, bien que j’en aie eu parfois le désir. Je me dis que cette occasion ne se présentera peut-être plus !
Et, comme pour appuyer son propos, elle posa sa main toute fine sur la mienne. Ce seul contact provoqua en moi une douce chaleur qui semblait bientôt se diffuser dans tout mon être. J’avoue que je perdais un peu le fil de mon jugement raisonnable… Et que dire, quand cette ravissante jeune fille se pencha vers moi pour m’adresser un baiser fougueux qui me fit apprécier, plus que tout, le goût onctueux de ses exquises lèvres ! Après ce moment empreint de charme où elle n’avait cessé de contenir ma main dans la sienne, nous sommes restées immobiles, comme si nous ne devions plus nous quitter… C’était moi qui étais devenue la jeune fille timide qui a besoin d’être guidée ! Elle, je la sentais forte et volontaire, sachant où elle allait et, plus que tout, déterminée à aller jusqu’au bout… J’avais perdu quant à moi toute volonté de me soustraire à ce qu’elle désirait.
Je t’embrasse affectueusement.
Vendredi 22 mai
Il a régné dans l’agence depuis ce matin une atmosphère plutôt particulière. À mon arrivée, j’ai surpris mes deux « tourtereaux » se donnant un furtif baiser. Durant toute la journée les regards que nous avons échangés, Michel, Muriel et moi, avaient perdu une grande part de leur innocence…
Nous avons convenu tous trois que notre petite soirée secrète se tiendrait le lundi suivant à partir de 18 heures dans un appartement que prêtait un ami de Michel et que nous nous ferions livrer par un traiteur. Michel et moi avions prétexté auprès de nos conjoint et conjointe un dîner professionnel qui devait se prolonger très tard dans la soirée… Pour Muriel il a fallu inventer une invitation chez sa tante…
Malgré l’appréhension, je me suis rendu compte que j’avais terriblement envie de me retrouver seule dans un lieu fermé et secret, comme enfermée, avec l’homme et la femme que je chérissais le plus à cet instant.
J’ai l’impression qu’il devient enfin possible d’être amoureuse de deux êtres à la fois. Je me mets à croire que cela est maintenant réalisable avec deux personnes du sexe opposé… Je crois que par ce moyen il y aura dans nos rapports moins de concurrence, moins de compétition. Peut-être que je suis un peu trop naïve mais, quoi qu’il en soit, je suis vraiment impatiente et curieuse de vivre ces instants… et je m’empresserai au plus vite de t’en rendre compte dans une prochaine lettre.
Je me prépare à te retrouver et une pensée me vient, alors qu’il ne s’est rien passé de vraiment coquin dans ma journée : que dirais-tu de me lécher les fesses, toi qui prétends tant les aimer ? Peut-être tout à l’heure ?
Samedi 23 mai
Mon amour,
Bien sûr, je tiens à continuer à te faire, en même temps que le compte-rendu de ma relation avec Michel, celui de notre propre relation. Cela te rendra, je l’espère, moins cruels certains épisodes que je peux te relater et te permettra de constater, si jamais tu l’avais oublié, que ma vie en parallèle a, par bien des aspects, vivifié notre relation conjugale. C’est particulièrement flagrant pour ce qui concerne notre sexualité.
Il y a un peu plus d’un mois encore, nos relations se limitaient à des pénétrations routinières de ta part, toujours en soirée dans notre lit, et la plupart du temps te couchant sur moi tu te satisfaisais sans surprise et je te donnais l’illusion à peu de frais d’éprouver du plaisir ! Ce qui est étonnant, c’est de constater combien j’éprouve maintenant de plaisir véritable avec toi, maintenant que je sais que ce n’est plus toi que j’aime avec le plus de ferveur… En me libérant de mon rôle exclusif d’épouse, ma relation avec Michel me révèle chaque jour la richesse insoupçonnée de mon désir de femme. Peu à peu des tabous se lèvent et j’ose, avec toi comme avec lui, des pratiques que je me serais interdites il y a si peu de temps.
C’est ainsi donc qu’hier soir, j’ai voulu plutôt que de « faire ça » sous la couette d’une façon conventionnelle et attendue, prendre une nouvelle fois une part active au déroulement des opérations.
Quand je suis avec toi, désormais je vis le fait de faire l’amour davantage comme la satisfaction supplémentaire de réaliser ce que je veux, au moment où je le veux, que comme la communion des premiers temps qui nous unissait dans un lien charnel, presque fusionnel.
Rappelle-toi, nous avions alors l’impression que cela devait durer toujours, que se donner l’un à l’autre, l’un dans l’autre, c’était toujours parvenir à jouir ensemble d’une façon inégalable. Cela nous donnait un sentiment de puissance à deux… qui s’est bien vite émoussé !
L’illusion de la fusion amoureuse disparue, il ne nous restait plus qu’à essayer le plus possible de faire coïncider notre désir avec le désir de l’autre… Mais là aussi, j’ai bien vite constaté que dans les faits c’était le plus souvent impossible, d’autant plus que notre éducation et notre tempérament ne nous préparaient ni l’un ni l’autre à nous livrer réellement quand il s’agissait d’exprimer un désir sexuel. À partir de ce moment j’ai commencé de plus en plus souvent à faire semblant… Semblant de jouir, semblant d’être comblée, et j’ai fait semblant de croire qu’ainsi je parvenais à te combler !
Aujourd’hui, en me recentrant sur moi et sur mon propre désir de façon plus égoïste, je me rends compte aussi que finalement je t’apporte plus de satisfactions sexuelles. Tu n’as pu t’en rendre compte, mais ce n’est plus avec ta femme fidèle que tu fais l’amour, c’est avec une maîtresse qui ne te considère finalement plus que comme un amant, qu’elle sera amenée peut-être à quitter un jour… D’ailleurs le terme « baiser » ou « me faire baiser » correspond mieux à la réalité de nos passages à l’acte. En perdant une épouse, tu as gagné une maîtresse bien plus inventive et sensuelle… mais tu n’as pas les cartes en main pour mesurer le coût final des nouveaux délices que je me propose désormais de t’offrir…
Hier soir je t’ai gratifié ainsi d’un spectacle inattendu. C’était surtout vrai par le moment que j’ai choisi. À l’instant du dessert, je t’ai abandonné pour gagner la cuisine… puis je t’ai demandé de me rejoindre. En guise de mets de choix, je t’ai proposé le spectacle de mes fesses nues, le torse plaqué contre la table, les jambes écartées, et je t’ai demandé de venir goûter ton dessert en lapant mes deux globes charnus, objets si chéris de ta convoitise.
Comme c’était bon de sentir ta langue lécher goulument mon « gros » cul ! Je me suis agrippée aux rebords de la table, car curieusement, j’avais aussi la ferme volonté de ne pas perdre une goutte de ce qui était aussi un dessert pour moi. J’adorais sentir ta salive tapisser les contours de mon fondement, comme l’aurait fait un escargot lubrique enivré par la volupté de parcourir un paysage aux formes si accueillantes… Mais bientôt je n’en pouvais plus de résister…
- — Viens laper ton petit dessert, ta petite cerise sur le gâteau…
J’ai écarté ainsi mes fesses, pour t’offrir le spectacle de ma petite rosette qui n’avait qu’une envie, s’offrir en étant l’ultime et le principal objet des investigations de tes lèvres et de ta langue ! J’ai cru que j’allais mourir de plaisir quand tu as comblé mon anus de ta salive pour pouvoir plus facilement le forcer de ta langue. C’était la première fois que je te laissais m’enculer par ta bouche.
J’eus la sensation, ô combien exquise et insolite, qu’un petit serpent lascif allait forcer mes entrailles dans le but unique de me faire jouir comme jamais ! J’ai accompagné alors ce mouvement entier de mon corps vers le plaisir en commençant à me branler, ce qui m’était facile dans la position indécente où je me trouvais. Je ne sais si tu te souviens des mouvements incontrôlés de mon postérieur pour venir m’empaler sur le délicieux objet charnel, à la fois de mon supplice et de ma jouissance… Quand j’ai véritablement joui à la limite de la perte de conscience, je n’ai pu retenir un mince filet d’urine, qui est venu se projeter sur le rebord de la table, avant de dessiner une flaque odorante à mes pieds. J’ai fait alors le geste de te relever en me retournant et j’ai pu apprécier la fraicheur revigorante du contact de la table contre mes fesses nues… J’ai pris alors ta tête entre mes mains, pour embrasser ta bouche adorée en cherchant à mon tour à te pénétrer de ma langue. Comme c’était à la fois exquis et étrange de sentir au contact de celle-ci la saveur poivrée de mon fion que tu venais de forcer par elle l’instant d’avant !
Quand, au bout de plusieurs minutes, nous avons repris tous deux une certaine contenance, pour aller nous coucher bien sagement, comme le font la plupart des couples, j’ai vraiment réalisé ce qui venait de se passer. J’ai craint une fois encore d’être allée trop loin, non par peur de ton jugement, car je découvrais que finalement maintenant je m’en fichais un peu, mais par le fait d’avoir mis en danger ce fragile équilibre qui parvenait tellement à me combler ces jours-ci.
J’avais peur qu’en me livrant ainsi, en t’offrant le spectacle régulier d’une femme désormais prête à tout pour accéder au plaisir, j’eusse peur que tu puisses, ne serait-ce qu’un instant, soupçonner qu’un espace de ma vie s’était soudainement révélé à moi… et qu’il était finalement trop grand pour toi ! Et puis ton attitude m’a rapidement rassurée. Je me souviens d’avoir entendu ces quelques mots avant de m’être glissée délicieusement dans le sommeil :
- — Je n’oublierai jamais ce moment-là… Tu m’as offert une des choses que je désirais le plus au monde sans jamais avoir osé te le demander… Je t’aime vraiment si fort ! N’hésite surtout pas à me faire la surprise d’autres sublimes cadeaux comme celui-ci !
Ce que tu ne pouvais finalement deviner dans ta totale confiance et ta naïveté rassurante pour moi, c’est que ce cadeau, un jour sans doute, serait un cadeau d’adieu !
En effet je n’en doute plus un instant, j’ai envie de vivre avec Michel. J’ai envie de vivre pour lui, pour son désir. Et même si je dois parfois perdre pied, je veux savourer sa présence précieuse et fugitive en me donnant à lui corps et âme. C’est particulièrement vrai, maintenant que j’ai la certitude qu’il est le seul capable de me faire accéder à la plénitude de mon désir de femme !
Toute la journée son seul regard posé sur moi m’a grisée avec cette perspective exaltante qu’il allait se passer dès lundi soir quelque chose de plus intense et profond encore entre nous. Nous allions nous livrer comme jamais, nous montrer encore davantage à nu devant l’autre en laissant s’exprimer la dualité de notre désir et, je n’en doutais plus, de notre plaisir. Pour lui le contentement ultime serait de jouir de façon naturelle de deux femmes également consentantes… pour moi de me montrer aimante et désirante envers un couple d’amants dans ce qu’il exprime de désir fusionnel, et séparément envers un homme et une femme que je désire plus que tout !
Cette journée au travail n’était finalement pas très sensuelle puisque les contacts de nos corps ce jour-là n’ont pas dépassé le cadre de la bienséance, mais d’une autre manière, elle n’était que sensualité, car il y avait comme une promesse dans l’entrecroisement de nos regards à trois… comme une invite prochaine, déjà inéluctable à faire l’amour !
Ce week-end j’ai déjà la ferme volonté de rester chaste auprès de toi… car je veux me réserver pour le grand soir…
Un baiser tendre sur ta joue…
Lundi 25 mai
C’est aujourd’hui que je m’apprête en quelque sorte à perdre une nouvelle virginité. J’envisage ce moment avec une sérénité étonnante et je suis tout étonnée de me retrouver là, comme chaque jour de la semaine, dans ce café, à t’écrire au milieu de l’indifférence des clients… Je ne t’ai pas trop parlé jusqu’ici de ce lieu où je consacre tant de temps et d’énergie à t’écrire.
Si seulement tu avais appris dès le départ que mes horaires de travail, que je t’ai communiqués dès le soir de mon embauche, étaient le premier mensonge, la première trahison dont tu étais la victime… Bien sûr, toute cette correspondance n’aurait jamais pu exister. Heureusement tu ne t’es jamais douté de rien ! Tu n’as pu imaginer que certains jours où tu rentrais tôt à la maison, je préférais terminer de m’entretenir en solitaire avec toi… plutôt que d’aller te retrouver ! Il y a évidemment quelque chose qui, au fil des jours, a fait que ce rituel s’est transformé en dépendance.
Ce n’était plus seulement pour satisfaire au désir de Michel que je me retrouvais là, y compris après une journée particulièrement fatigante. J’avais intégré dans ma vie ce moment de retour sur moi comme une absolue nécessité, comme une drogue.
C’était toujours quelque chose de troublant pour moi de recréer sur papier cet univers inavouable aux yeux du plus grand nombre. Si seulement un homme, car c’étaient essentiellement des hommes qui dans ce quartier d’affaires fréquentaient cet endroit… si donc l’un d’entre eux s’était penché sur ma correspondance particulière pour en découvrir le contenu, je peux à peine imaginer ce qu’aurait été sa réaction ! Il avait devant lui, pour peu qu’il fréquente le lieu aussi régulièrement que moi, l’image d’une femme d’apparence sérieuse et même à l’attitude un peu raide et sévère, traits qui étaient accentués par ma volonté de me couper de tout contact extérieur et de rester le plus concentrée possible sur le compte-rendu laborieux de mes journées… Il pouvait observer une femme qui écrivait chaque jour une lettre, mais à qui ? À un amant peut-être… à un prisonnier muré dans sa solitude que cette seule correspondance pouvait relier à la vie ? À un membre cher de sa famille éloigné physiquement par un destin cruel ? Et puis il y avait ce geste même d’écrire de façon fébrile et continue, de griffonner sur le papier sans beaucoup de corrections et de ratures, comme un filet continu, chaque jour jeté sur la feuille, qui ne devait s’interrompre que lorsque le serveur effectuait son service… Que pouvaient donc penser ces serveurs qui me voyaient régulièrement et de façon plus proche ? Leur était-il arrivé de capter un mot, voire une phrase, de mes récits souvent empreints d’érotisme et de perversité ? Faisaient-ils des paris sur l’objet de mon activité ?
Je me rends compte que c’est précisément aujourd’hui que de façon plus claire, toutes ces réflexions viennent à mon esprit et se bousculent, comme si je devenais pour la première fois spectatrice de ce moment secret et si essentiel de ma vie. Bien sûr de façon diffuse, j’ai déjà pensé à tout cela… mais aujourd’hui, je crois comprendre la raison de ce nouveau regard sur les autres et sur moi. C’est précisément ce jour où je dois me confronter à mes peurs, à mes désirs, afin de me livrer à ce que je perçois confusément comme un acte de passage, un rite initiatique. C’est un peu moralement comme si je m’apprêtais à « passer de l’autre côté », par une succession d’actes chargés de symboles. Comme si je devais vivre une sorte de catharsis comme seules en connaissent les populations primitives et les sectes, pour accéder à une nouvelle étape.
Ces visions qui s’entrechoquent en ce lieu que j’ai l’impression de matérialiser pour la première fois ne sont pas sans me rappeler ce que j’ai entendu dire de la mort. Une sorte de défilé d’images accélérées qui soudainement remontent à la conscience, comme si l’on s’apprêtait pour la dernière fois à devenir le spectateur de sa propre existence…
J’éprouverais le besoin de te serrer tellement fort dans mes bras, mais ce soir ce sera impossible !
Mardi 26 mai
Mon tendre amour,
Je me suis rendue directement comme convenu dans cet appartement du XVIe. Michel m’y a accueillie la première.
C’était un loft qui m’apparut immense, décoré de façon moderne et bourgeoise, inondé de lumière avec ses grandes verrières et ses grands murs blancs. Dans la salle principale, de très confortables canapés à la blancheur pareillement immaculée captèrent mon regard. Ce n’est pas que j’y perçus consciemment, en premier lieu, l’écrin possible de notre volupté, mais en toute innocence déjà devant tant de luxe et de « chasteté visuelle » je pensais combien il serait difficile de rendre ce lieu aussi propre qu’il nous était livré. Bien sûr, c’était un peu ridicule, mais toute cette blancheur, cette lumière, cette transparence même des parois qui laissaient à loisir « à découvert » ce que je percevais comme le lieu de nos liaisons secrètes, tout cela m’intimidait. C’était un peu comme si l’endroit même ne nous laissait aucune échappatoire. Je me sentais observée, et j’avais peur en même temps que chacun de mes pas, de mes gestes, de mes actes laisse ici son empreinte dans un espace que j’aurais aimé feutré, confiné, protégé des regards extérieurs.
Ce qui était troublant c’est que tout en me retrouvant seule avec Michel, j’étais dans une configuration qui était à l’opposé de celle que je connaissais le plus souvent auprès de lui, dans la quasi-obscurité et le silence familier de son bureau qui s’apparentait plutôt à un boudoir.
J’étais nostalgique de ces instants volés mais exclusifs que nous partagions, sur notre lieu de travail.
Ici, je me sentis immédiatement étrangère, et pour ainsi dire mise à nu par cet univers pourtant peu hostile mais qui me mettait mal à l’aise.
Pour mon amant généreux qui était visiblement ému de me retrouver dans cet endroit, il en allait visiblement différemment. Il semblait heureux comme un enfant sur le point de réaliser enfin un des plus beaux de ses rêves. Il m’accueillit avec une liberté et une chaleur que le cadre de l’agence lui interdisait d’ordinaire.
Il était en premier lieu enchanté de me découvrir habillée d’une façon bien différente de celle qu’il me connaissait au travail. Il faut dire que je m’étais organisée pour ne pas avoir de regret sur mon apparence, en un soir qui me semblait si important. J’avais emporté des vêtements soigneusement rangés dans une sacoche, qui était censée à tes yeux transporter des dossiers…
Et c’est dans l’espace exigu, inconfortable et si peu « privé » des toilettes du café que je me suis entièrement dévêtue. J’ai d’abord enfilé une fine culotte blanche, tellement transparente que l’on aurait pu douter de sa présence sans un délicat motif de dentelle perlé sur ses contours qui offrait une parure tout à fait accueillante pour celui ou celle qui viendrait à la découvrir… Son apparence pouvait faire penser, avant qu’une introspection plus assidue ait fait joindre le geste au seul regard, que mon sexe et mes fesses n’étaient parés que par un fin collier scintillant sur ma chair.
J’avais bien entendu prévu de porter un soutien-gorge assorti qui pour moi était, parmi ceux que je possédais, celui qui mettait le plus en valeur les formes « épanouies » de ma poitrine dont je tire une certaine fierté. Une fois débarrassés de ma robe, ils offriraient à la vue le spectacle de mes aréoles épaisses et sombres que tu compares parfois à celles d’une voluptueuse Africaine qui, contrairement à moi, les livre avec naturel aux regards masculins de son village.
Pour moi, le port d’une lingerie fine plutôt sophistiquée révélait une bien autre offrande, plus intime, exclusive et friponne. Mes seins dans leur écrin… j’étais surtout prête à les offrir dans quelques heures à la convoitise et à la gourmandise de mes deux amoureux. Et je me rendais compte que c’était la première fois que je m’apprêtais, de façon si coquine et sexy, en pensant à deux êtres à la fois. Que c’était la première fois que je me parais de vêtements intimes également dans le but avoué de séduire une femme !
Avec précaution, d’autant plus que je me retrouvais dans une cabine de toilette exigüe qui, ce jour-là malheureusement, n’était pas très nette, je sortis de mon sac une robe que j’avais achetée pour l’occasion, et que j’envisage d’utiliser en ta présence lors de soirées plus sages entre amis… même si celle-ci pourrait te paraître un peu provocante !
Cette dernière, bien qu’assez longue puisqu’elle couvre en grande partie mes cuisses, est plutôt aguichante. De couleur opaline et de texture soyeuse, je me rendais compte en me glissant en elle, et cela était encore accentué par l’éclairage cru de cet endroit, que l’extrême finesse de son étoffe pouvait donner l’impression que je la portais telle une seconde peau. C’était d’autant plus vrai que ma lingerie, elle-même très discrète, parvenait alors à se faire oublier. Ce qui pouvait donner l’apparence à un œil non averti qu’elle recouvrait entièrement mon corps sans autre contrainte, comme si je l’avais enfilée entièrement nue !
Cette robe des plus fines et légères dans laquelle je me sentais si bien, alors que la chaleur de cette journée de printemps avait été en partie étouffante, était particulièrement échancrée, mes épaules n’étaient couvertes que de fines bretelles qui couronnaient un décolleté profond. Ainsi le sillon de mes seins était apparent autant qu’il est possible sans pourtant laisser deviner la présence d’un soutien-gorge.
Je pensais à l’émoi que j’avais déjà provoqué à l’agence avec des décolletés moins engageants, et c’est ce qui me fit mesurer entre autres mon audace nouvelle et ma détermination à séduire mes charmants partenaires.
Cette toilette moulante et enveloppante, à l’élégance étudiée, avait cet autre élément qui pouvait susciter la concupiscence… la présence d’une fente qui s’invitait à la base de mes hanches, et découvrait à chaque pas généreusement, le galbe de mes cuisses.
Pour compléter cet arsenal de séduction, j’avais choisi des parures qui étaient de secrets rappels des motifs de ma lingerie intime. Je portais un collier de perles très fines accompagnées d’un bracelet, de boucles d’oreilles en pendentif et d’un tour de chevilles ; le tout assorti.
Je dois compléter cette description en parlant des sandales que j’avais également achetées discrètement la veille pour cette occasion. De la couleur de ma robe, des lanières fines enserraient mes chevilles, et pour marquer cet événement particulier qui nécessitait que je témoigne d’une attention inédite à attirer le regard, j’avais choisi une hauteur de talon un peu supérieure à celle que je portais au travail.
Je m’étais même entraînée à déambuler dans la salle de bain hier, durant ton absence, pour ne pas avoir l’air ridicule et je dois avouer que curieusement je me suis sentie rapidement à l’aise en éprouvant le galbe encore engageant de ma silhouette nue passant devant la glace murale, comme l’aurait fait dans la rue une exhibitionniste insouciante et un peu « perturbée », fascinée par son propre reflet dans la vitrine d’une boutique…
Le dernier geste de ma séance d’habillage m’apparut comme le premier qui me faisait aller vers eux. Car une fois habillée selon mon désir, j’étais finalement, au plus profond de moi, déjà prête à être conquise… Et quand je suis sortie, tout en m’apercevant de la pesanteur nouvelle des regards portés sur moi, j’étais déjà et essentiellement avec eux. Si je n’étais pas peu fière du petit effet que je semblais produire sur les hommes que je croisais dehors, c’était surtout en pensant pouvoir satisfaire par mon apparence les attentes de Muriel et Michel.
Je revivais, en me dirigeant à pied à l’adresse que m’avait indiquée ce dernier, cette impression d’exhibitionnisme évoquée à l’instant. À la différence près que cette fois, j’étais véritablement à la portée du regard des hommes qui scrutaient mes formes. Je percevais par la succession de ces coups d’œil furtifs ou appuyés, l’impudence avec laquelle j’osais affronter ma féminité retrouvée. J’étais fière comme jamais de m’offrir à demi nue à la convoitise d’êtres inconnus. Il était facile en effet de penser que sous ma robe il n’y avait qu’un corps nu prêt à s’offrir. J’éprouvais, je l’avoue, un trouble excitant à assumer cette apparence qui aurait pu être celle d’une call-girl, avec tout ce que cela peut comporter de provocation et d’élégance assumée.
J’ai dit combien cette détermination et cette assurance s’étaient mises subitement à fondre en découvrant l’espace de l’appartement… Mon regard très vite a été capté aussi par la présence d’une moquette épaisse et claire recouverte par endroits de tapis plus ras. La perception de ce confort douillet qui étouffait le bruit de mes pas me rassura un peu…
Et puis l’aimable carillon de l’entrée retentit à nouveau, et je me sentis envahie par une peur panique ! En un instant cette sensation d’être étrangère à moi-même m’envahit plus que tout, je me mis à penser fortement à toi, à ma vie de mère de famille, à ces petits plaisirs confortables et rassurants que nous avions jusqu’ici partagés… Et je me suis surprise à vouloir partir !
Quand la porte s’est ouverte, j’avais peur de moi plus que tout, et puis je l’ai vue. Je veux dire qu’une fois encore j’ai eu l’impression de la voir pour la première fois.
Alors que j’avais joué la carte d’une séduction partiellement arrogante et perverse qui contrastait avec mon image intime, elle se présentait à nous avec une simplicité et une innocence que je savais finalement bien éloignées de ce qu’elle était vraiment.
Elle portait une robe noire toute simple qui malgré ses fines bretelles recouvrait chastement le galbe ferme de sa petite poitrine. Ce qui était moins chaste, c’était de constater qu’elle ne portait visiblement pas de soutien-gorge, car je découvrais le contour de ses boutons de seins moulés parfaitement par le tissu.
Des mocassins vernis aux talons discrets habillaient élégamment ses jolis pieds. Elle n’avait sur elle aucune parure et le seul élément qui trahissait sa coquetterie était ce petit tatouage sur son épaule qui capta de façon étrange mon attention. Je n’arrivais pas à deviner ce qu’il représentait…
Qu’elle était belle et fraîche dans ce vêtement discret ! Son apparence contrastait avec celle que j’avais choisie d’une femme à la distinction un peu sophistiquée, sans parler de celle, cette fois plutôt clinquante et « nouveau riche » qu’avait choisie Michel dans un costume blanc, qui à sa manière aussi lui allait si bien.
Quelle était la part de la dissimulation ou au contraire du plus profond dépouillement dans le choix de nos toilettes respectives ? C’était sans doute difficile de le déterminer. Peut-être en saurions-nous davantage tout à l’heure, car il était indéniable que nous allions à notre manière en découvrir davantage sur chacun d’entre nous, comme nous allions en savoir davantage sur nous-mêmes.
Après un moment de silence, provoqué autant par notre découverte de la tenue de Muriel, que par celle pour elle du lieu impressionnant où elle venait d’entrer, elle s’approcha de Michel pour lui adresser un petit baiser sur les lèvres.
Je m’aperçus que c’était la première fois que je les voyais ainsi s’embrasser… alors que je les avais vus entre eux procéder à bien d’autres pratiques, et je ressentis curieusement ce même petit pincement pas très agréable pour une action que d’évidence je n’avais pas prévue… Je n’eus pas longtemps à rester dans mes rêveries, car elle s’approcha ensuite de moi pour me gratifier d’un baiser similaire, à la fois bref et appuyé… J’ai encore l’impression de sentir sur ma bouche comme un goût subtil de framboise que j’aurais voulu conserver plus longtemps.
Nous nous sommes alors installés sur un grand canapé, large et confortable, qui nous tendait les bras. En m’asseyant face à elle, je pus découvrir pour la première fois la finesse et la beauté des jambes de Muriel, jusqu’à mi-cuisse. C’était étrange, car la situation visiblement l’intimidait, alors qu’elle avait été sans aucun doute la plus déterminée de nous deux à répondre au défi de Michel.
Pendant de longues minutes, la conversation et l’attitude que nous avions autour d’une table basse carrée emplie de verrines et de petits-fours auraient pu laisser penser que finalement il n’allait rien se passer « de particulier » entre nous.
Au bout d’un moment la question était surtout de savoir qui aurait le courage le premier de prendre l’initiative… et auprès de qui ? J’avoue que je me sentais trop novice en la matière pour envisager de prendre les choses en main. En même temps je découvrais que, si le désir premier de notre rencontre à trois avait été manifesté par Michel, il n’était pas forcément le plus à l’aise pour orienter notre relation conviviale et « naturelle » vers un rapport plus équivoque…
- — Est-ce que je peux venir m’assoir entre vous deux ?
Michel et moi étions placés du même côté du canapé et elle nous faisait face. Nous avons juste répondu avec un ensemble presque comique en nous écartant un peu plus l’un de l’autre pour qu’elle vienne nous rejoindre. Elle s’est approchée avec précaution comme si elle avait peur de casser quelque chose, de rompre un quelconque équilibre lié au silence qu’elle avait elle-même provoqué. Quand elle s’est placée à égale distance entre nous elle semblait soudain heureuse, rassurée.
- — Je me sens tellement bien ! Je suis si contente d’être avec vous !
Nous n’avions pas besoin de notre côté d’en dire davantage et en même temps je me sentais possédée d’un désir ardent de contact. Il me fallait être près d’elle plus encore. J’avais terriblement envie de la sentir contre moi !
Je me suis laissé glisser vers elle jusqu’à frôler son bras, mais j’avais soudain la crainte de lui faire un peu peur. C’est l’instant qu’elle a choisi pour m’apaiser… en posant sa tête délicatement sur mon épaule. En réponse, ma main s’est placée naturellement sur sa cuisse, telle une caresse que j’aurais voulue des plus douces pour la remercier de celle, si agréable, provoquée par la sensation de ses cheveux défaits sur le haut de mes seins.
C’est en prodiguant ainsi un attouchement que je voulais le plus discret possible que j’ai frôlé la main de Michel ! Il avait exprimé le même désir que moi. Il se trouvait tout près, et lui aussi s’était blotti contre elle. Mais le contact imprévu de sa peau, loin de me déplaire, me fit ressentir la communion de nos deux volontés.
Plus qu’une proximité physique, j’avais la puissante satisfaction de partager son désir pour elle… Nous étions autre chose que de simples amants. En désirant la même femme et en devinant qu’elle pourrait être disponible pour recevoir l’amour que nous voulions chacun lui offrir, j’avais l’impression de l’aimer lui plus qu’aucune autre femme.
J’avais le sentiment de parvenir à dominer ma jalousie vraiment pour la première fois, puisqu’il ne s’agissait plus seulement d’accepter ses paroles, mais d’accepter le désir manifeste qu’il éprouvait pour une autre que moi.
J’ai pris sa main, à moins que ce ne soit lui qui prit la mienne… et nous nous sommes tous deux lovés contre elle comme si nous devions la protéger.
Très vite, nous avons dû comprendre, Michel et moi, que c’était Muriel qui allait prendre, de façon naturelle, le contrôle des opérations… Elle s’est serrée plus fort encore contre moi et m’a adressé un baiser cette fois plus appuyé. J’ai eu la révélation voluptueuse et exquise du plaisir intense de se sentir pénétrée par la chair d’une femme, lorsque sa petite langue est venue s’introduire entre mes lèvres. Elle y mettait un appétit et une gourmandise qui flattaient mon orgueil. C’était quelque chose pour moi de merveilleux de découvrir l’effet que je pouvais faire encore à cette jeune femme qui avait l’âge d’être ma fille ! Cette émotion singulière s’est accentuée lorsqu’elle a entrepris de téter ma langue d’une façon adorable… Il y avait un silence incroyable dans la pièce. Chacun d’entre nous semblait retenir son souffle.
Pendant tout ce temps, la main de Michel ne quittait pas la mienne. Il s’agrippait à moi avec plus d’énergie encore et sa moiteur soudaine trahissait sa réelle émotion… Il imprima même sur mes doigts une pression subite qui m’étonna et me fit, par un geste réflexe, quitter les lèvres de ma délicieuse amante…
Je m’aperçus alors que d’une main habile elle avait libéré le sexe bandé de mon chéri qu’elle caressait avec une délicate attention. Elle dirigea alors à nouveau ses lèvres vers ma bouche comme si elle devait y puiser une énergie vitale. La caresse accentuée de sa langue contre la mienne suivait le rythme des mouvements de sa main. Ses doigts libres, que je trouve si fins et beaux, ne restèrent pas longtemps inactifs, car elle se mit du bout des ongles à flatter l’avant de mon bras.
Cette nouvelle caresse me fit frissonner et j’y répondis en glissant ma main contre sa nuque exquise qui me fit ressentir, plus encore, le délice de l’étreinte d’un être si fragile que l’on désire choyer plus que tout.
C’est à nouveau un geste incontrôlé et soudain qui me rappela la présence de Michel. Je n’avais pas à me détacher cette fois de l’étreinte sublime de nos bouches pour deviner qu’il était en train de la caresser sous sa robe. J’eus l’envie subite de participer à cette nouvelle flatterie de ma jeune partenaire. Sans quitter l’étreinte de la main de Michel, je fis glisser la mienne au contact de celle qui la massait désormais entre ses cuisses… pour découvrir qu’elle n’avait pas mis de culotte et que son petit abricot était déjà bien humide !
Le souffle de son haleine, qui me chatouillait agréablement le palais, s’accéléra soudain, et elle s’agrippa à mon cou pour m’empêcher sans doute de me défaire de son étreinte.
Elle fit entendre bientôt un petit grognement sourd, semblable à un râle étouffé et son frêle corps commença à s’agiter comme celui d’un reptile qui serait pris au piège. Alors, sa tête a brusquement basculé en arrière et elle m’a repoussé fermement avec le besoin évident de reprendre son souffle.
Sous l’effet d’une excitation incontrôlée, elle replia ses jambes. Elle n’avait pas quitté ses chaussures et je ne pus m’empêcher de passer désormais ma main sur ses chevilles sanglées qui m’apparaissaient si fines. Je perçus les frissons qui l’envahissaient en frôlant ses mollets dont la peau si douce était devenue granuleuse. Elle était maintenant toute chaude.
J’étais à la fois excitée et un peu jalouse de voir la grosse main de Michel lutiner ses seins si menus et si fermes, tout d’abord en les caressant doucement à travers le tissu, puis en s’aventurant dans son décolleté pour les masser d’une façon plus énergique.
Pour le remercier sans doute d’une si délicate attention, elle se tourna vers lui pour lui offrir sa bouche, mais afin de me montrer qu’elle ne m’oubliait pas, c’est à son tour qu’elle glissa sa main sous ma nuque pour m’attirer vers elle.
Elle était toujours en boule, les jambes repliées, le bas du dos profondément lové dans ce moelleux canapé. Dans cette position, sa robe légère ayant glissé sur ses cuisses, son joli petit cul dénudé était désormais à portée de ma main. Je ne me suis pas privée de flatter cette partie, si appétissante, de son anatomie. Quel délice de faire courir pour la première fois mes doigts sur les reliefs vigoureux du postérieur d’une si charmante jeune femme !
Elle fit onduler son bassin de façon à accompagner et à encourager mes caresses, mais rapidement cela ne lui suffit plus. Elle n’avait pas vraiment cessé de s’accrocher littéralement à mon cou, et elle choisit ce moyen pour m’attirer encore davantage vers elle. Elle tira violemment sur l’échancrure de sa robe pour libérer un sein ravissant d’éclat laiteux et de vigueur. Son bouton rose dressé fièrement trahissait, si cela avait été nécessaire, l’état d’excitation extrême dans lequel elle se trouvait.
Je me mis à téter son bourgeon d’amour… à le sucer… à l’aspirer avec voracité et cela lui plaisait, car elle appuyait désormais ma tête plus fortement contre son sein. Mais je dois avouer que je ne sais qui lui procurait le plus de plaisir entre Michel et moi, quand elle commença à se cabrer, comme prise de convulsions et qu’elle ne put se retenir de crier. Cette acmé de son plaisir me parut intemporelle, à la fois délicieusement prolongée… et douloureusement fugace. L’instant d’après elle parut glisser entre nos doigts telle une poupée de soie… et s’allongea lentement sur la moquette épaisse.
Brusquement, nous nous sentions à la fois repus et orphelins… L’objet central de notre désir s’étant dérobé physiquement à notre convoitise quasi vampirique… Mais finalement l’espace qui s’est recréé entre nous s’est trouvé naturellement comblé par l’attirance irrésistible que nous avions l’un pour l’autre.
Je me suis retrouvée dans les bras de Michel de façon naturelle. Curieusement, nous venions de satisfaire sexuellement un corps à demi nu, mais nous étions nous-mêmes toujours vêtus. Il avait bien sa braguette ouverte avec sa verge en état d’excitation et entièrement disponible… sortie crânement de son abri ! Mais un convive indiscret qui aurait fait irruption dans la pièce aurait été surpris de nous voir si élégamment habillés, avec, étendue à nos pieds, cette jolie jeune femme qui semblait évanouie de béatitude, la robe retroussée à la taille, les seins à l’air et les jambes écartées, abandonnant ainsi aux regards concupiscents les plus précieux trésors de sa féminité.
Mais nous nous sentions soudain étonnamment seuls tous les deux. Muriel, qui avait été jusqu’ici l’objet de toutes nos attentions, n’apparaissait plus, soudainement, que comme le sublime apéritif d’un dîner singulier et orgiaque. Tout ce désir suscité, frustré et finalement libéré par elle et pour elle rencontrait une nouvelle proie consentante dans la convoitise « naturelle » et retrouvée que nous avions l’un pour l’autre. J’étais là simplement à le serrer très fort contre mon sein pour répondre à sa vigoureuse étreinte et il ne fallut pas longtemps pour qu’il me pénètre sans plus de précaution. Il s’est juste placé à genoux à côté de notre charmante « assoupie », m’a attrapée par les hanches alors que j’étais accoudée au sofa… et à retroussé ma robe. Sans précaution il a fourré sa hampe turgescente contre ma minette, sans même prendre soin d’écarter ma fine culotte… et s’est introduit en moi en forçant le tissu ! Il m’a baisée avec toute l’énergie et la détermination qu’il avait sans doute réservées pour elle ! Mais j’étais aux anges, en réalisant que j’étais en train de voler à Muriel la jouissance suprême de me faire tringler sauvagement par mon sublime amant !
Je me dis que mon souci du détail me pousse à te décrire à l’excès le déroulement de nos ébats et que tu dois trouver cela peut-être ennuyeux… et puis je me rends compte qu’il est déjà un peu tard, aussi je te ferai la suite de mon récit demain.
Mille bisous.
A suivre
Brigitte
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