La nuit après que Rex m’a frôlée, je n’ai pas fermé l’œil. Je suis restée sur le parquet, nue, le collier toujours autour de mon cou, sa vibration sourde pulsant dans ma peau comme un rappel incessant. Rex dormait à côté, son souffle régulier contre ma jambe. J’ai fixé le plafond, le cerveau en vrac, partagé entre la honte et des questions que je ne voulais pas poser. Maître m’avait laissée dans le noir, mais sa promesse – “Demain, on ira plus loin” – résonnait comme une menace. Ce matin, le soleil a à peine percé les volets que la voix est revenue, grave et froide, comme si elle n’était jamais partie.
- Martine, a dit Maître, lève-toi.
J’ai sursauté, les muscles raides après une nuit au sol. Mes mains ont effleuré le collier, tremblantes, mais je me suis redressée, chancelante.
- Qu’est-ce que tu veux encore ? ai-je murmuré, la gorge nouée.
- Ton dressage commence, a répondu Maître. Suis-moi.
Les volets du jardin se sont ouverts d’un coup, la lumière crue me brûlant les yeux. Rex s’est levé, les oreilles dressées, et la porte du jardin a claqué doucement, m’appelant dehors. J’ai hésité, nue, les bras croisés sur mes seins.
- Je vais pas sortir comme ça, ai-je dit, un reste de révolte dans la voix.
- Tu iras, a ordonné Maître, et le collier a vibré, une pulsion chaude me poussant en avant.
Mes pieds ont bougé seuls, foulant l’herbe humide. Rex m’a suivie, trottant près de moi, son museau frôlant ma cuisse comme la veille. Mon ventre s’est noué, un mélange de peur et d’une envie que je refusais d’admettre.
- À quatre pattes, a dit Maître, la voix résonnant dans le collier.
J’ai secoué la tête, les larmes montant encore.
- Non, pas encore, ai-je supplié.
Le collier a vibré plus fort, une décharge qui m’a pliée en deux, et je suis tombée, les genoux dans l’herbe, les mains dans la terre. Rex a grogné, excité, et s’est rapproché, son souffle chaud contre mon dos.
- Regarde-le, a ordonné Maître. Il sait ce que tu es.
J’ai tourné la tête, croisant les yeux jaunes de Rex. Il m’a fixée, la langue pendante, et une vague de nausée m’a traversée – pas juste de dégoût, mais de désir, un truc que je pouvais plus nier.
- J’ai jamais voulu ça, ai-je murmuré, plus pour moi que pour lui.
- Menteuse, a répondu Maître. Tu y as pensé. Tu l’as voulu.
Il avait raison. Ces nuits où je me touchais, seule, des images tordues me venaient – Rex, son corps massif, sa présence brute. Je les chassais au réveil, mais elles revenaient toujours.
- Approche-le, a ordonné Maître.
J’ai avancé à quatre pattes, l’herbe râpant mes genoux, jusqu’à ce que mon visage soit près de Rex. Il a poussé son museau contre moi, reniflant ma peau, et j’ai frissonné, un gémissement m’échappant malgré moi.
- Touche-le, a dit Maître.
Mes mains ont tremblé en se levant, effleurant le pelage de Rex. Il a grogné doucement, sa queue battant l’air, et j’ai senti sa chaleur sous mes doigts – une chaleur animale qui me troublait.
- Plus près, a ordonné la voix.
J’ai hésité, mais le collier a vibré, une récompense cette fois, et j’ai glissé ma main plus bas, sous son ventre. J’ai touché sa peau, chaude et tendue, et j’ai retiré ma main d’un coup, le cœur battant.
- Non, ai-je gémi, c’est trop.
- Tu apprendras, a dit Maître. Lève-toi.
J’ai obéi, les jambes faibles, et Maître a continué, implacable.
- Va dans la remise.
La porte de la remise s’est ouverte à distance, révélant un espace sombre, encombré d’outils et de vieux meubles. J’y suis entrée, Rex sur mes talons, et la porte s’est refermée derrière nous avec un claquement.
- Qu’est-ce que tu fais ? ai-je demandé, la voix tremblante.
- Je te prépare, a répondu Maître. Regarde à ta droite.
Un écran s’est allumé sur le mur, diffusant une vidéo – pas de moi, mais d’une femme à quatre pattes, un chien massif derrière elle, ses hanches bougeant dans un rythme qui m’a fait détourner les yeux. J’avais déjà vu ça dans mes fantasmes les plus sales.
- Tu seras comme elle, a dit Maître.
- Jamais, ai-je murmuré, mais ma voix sonnait creux.
Rex s’est approché, son museau poussant contre mon cul, et j’ai sursauté, un cri m’échappant.
- Laisse-le sentir, a ordonné Maître.
J’ai fermé les yeux, le laissant faire, sa langue frôlant ma peau nue – une caresse interdite qui m’a fait trembler. Le collier a vibré encore, m’encourageant, et j’ai senti mes hanches se cambrer malgré moi.
- Tu es prête, a dit Maître. Demain, tu seras mienne.
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